Consommation

Importation de véhicules neufs : « Il y aura tous types de voitures »

L’Algérie prend tout son temps pour acter le retour à l’importation des véhicules neufs, qui est suspendue depuis quatre ans. Alors que la publication des listes des concessionnaires agréés était prévue pour ce dimanche, le ministre de l’Industrie Ferhat Ait Ali a demandé aux Algériens de « patienter encore ».

« Pour l’instant, il y a 40 dossiers complets. Ils vont passer cette après-midi devant un comité interministériel. Ce n’est pas moi qui décide. Je m’en tiens à l’avis du comité », a indiqué le ministre de l’Industrie Ferhat Ait Ali, ce dimanche sur la Radio nationale.

Le ministère de l’Industrie n’a pas encore tranché sur la liste des nouveaux concessionnaires qui importeront les véhicules neufs.

« Les Algériens doivent patienter encore un peu, car ce n’est pas l’État qui va importer ces véhicules mais les concessionnaires. Nous en choisirons ceux qui en sont capables, ceux dont les dossiers sont propres, et qui accepteront toutes les conditions du gouvernement. De cette façon, le client ne se retrouvera pas pris en otage en train d’attendre son véhicule pendant une année sans aucune visibilité sur la date de son arrivée », a indiqué Ait Ali.

Selon le ministre, c’est sur instruction du président de la République, en début de cette année, que la décision de libérer l’importation des véhicules neufs a été prise, relevant que l’objectif du gouvernement est d’ « alimenter le marché algérien en véhicules en tous genres ».

Pour Ait Ali, la finalité ne se limitera pas à l’importation. Il a critiqué dans la foulée le montage automobile mis en place par les gouvernements Sellal et Ouyahia, qu’il qualifie « d’importation déguisée ».

Le ministre annonce que l’Algérie importera toutes les catégories de véhicules et tous types de marques. « Il y aura même des véhicules pour les petites bourses. Il y en aura du bas de gamme jusqu’au haut de gamme », a-t-il précisé.

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« Il y aura même des véhicules pour les petites bourses »

Interrogé sur le seuil des importations en termes d’enveloppe financière, le ministre de l’Industrie a expliqué que la facture n’excédera pas les 2 milliards de dollars par an. « J’aurais souhaité que ça ne dépasse pas un milliard de dollars mais éventuellement ça pourrait aller jusqu’à deux milliards au grand maximum », a-t-il précisé.

Fin décembre, le ministre de l’Industrie avait dit que le marché des véhicules n’était pas la priorité du gouvernement, en raison de la crise économique qui frappe de plein fouet le pays.

« Avec la baisse des réserves de change, des prix de pétrole, nous devons préserver les réserves, unique garantie du dinar et de la souveraineté du pays pour le fonctionnement de l’économie et de la vie publique. Pour cela, il faut que le citoyen ne fixe pas lui-même ses besoins personnels ou catégoriels concernant les importations du pays. Quand vous perdez 50 % de vos revenus et que vous voulez garder le même rythme de dépenses, c’est comme dire après moi le déluge », avait-il soutenu.

Selon Aït Ali, l’Algérie a économisé, rien qu’en 2020, trois milliards de dollars qui devaient servir à l’importation des véhicules et 500 millions dans la pièce de rechange.

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