Économie

Importation des véhicules de moins de trois ans : Ait Ali tranche

Ceux qui espéraient de nouvelles mesures allant dans le sens d’une meilleure disponibilité et des prix abordables des véhicules sur le marché algérien, doivent encore attendre ou carrément faire une croix sur leurs projets.

Dans un contexte économique marqué par une crise sans précédent avec un forte baisse des revenus pétroliers de 33 % en 2020 à 22 milliards de dollars, l’Algérie a d’autres priorités que le marché automobile, selon le ministre de l’Industrie Ferhat Ait Ali.

Sur la chaîne Une de la Radio nationale, Ait Ali a dit les choses sans langue de bois. Il a expliqué que l’Algérie accorde une priorité à la mise en place d’une véritable industrie automobile et non à la dynamisation du marché du véhicule. C’est ce qui ressort des propos tenus ce lundi 28 décembre par le ministre de l’Industrie, de passage sur la Radio chaine Une.

Dans la foulée, le ministre a exclu définitivement le recours à l’importation de véhicules d’occasion, estimant que la disposition est inapplicable.

« L’importation des véhicules d’occasion n’est ni reportée ni gelée. L’article 110 (de la LF 2020, ndlr) est inapplicable et ne sert pas l’économie nationale », a-t-il tranché, douchant les espoirs entretenus par les Algériens d’un retour à l’importation des véhicules usagers, dans un contexte de pénurie des voitures neuves et de hausse vertigineuse des prix sur le marché local de l’occasion.

Ait Ali fixe les priorités

Concernant l’importation de véhicules neufs, le ministre estime qu’elle ne constitue pas une priorité et qu’il n’appartient pas au citoyen de fixer lui-même ses besoins.

| Lire aussi : Véhicules de moins de 3 ans : Aït Ali accuse des « bandes organisées » en France

« Avec la baisse des réserves de change, des prix de pétrole, nous devons préserver les réserves, unique garantie du dinar et de la souveraineté du pays pour le fonctionnement de l’économie et de la vie publique. Pour cela, il faut que le citoyen ne fixe pas lui-même ses besoins personnels ou catégoriels concernant les importations du pays. Quand vous perdez 50 % de vos revenus et vous voulez garder le même rythme de dépenses, c’est comme dire après moi le déluge », a-t-il expliqué.

« L’industrie c’est la priorité aujourd’hui, ainsi que les médicaments et la pièce de rechange pour les équipements existants », a-t-il ajouté. Selon Aït Ali, l’Algérie a économisé, rien qu’en 2020, 3 milliards de dollars dans les véhicules et 500 millions dans la pièce de rechange.

« Nous avons besoin de véhicules mais le but n’est pas de dynamiser le marché de l’automobile, mais d’assurer les besoins du pays en fonction de ses moyens financiers et des priorités », insiste-t-il.

« Il n’y aura pas de concessionnaires multimarques »

Concernant l’agrément de nouveaux concessionnaires, le ministre a indiqué qu’il « n’y a pas de date butoir », révélant que 180 dossiers ont été réceptionnés, dont certains sont incomplets et non conformes, et qu’il n’y aura pas de révision du cahier des charges.

La nouveauté, c’est qu’il n’y aura plus de concessionnaires multimarques. « C’est une hérésie juridique, dans notre langage, ce sont des trabendistes. Nous allons agréer des gens qui représentent une marque avec toutes les garanties », assure-t-il.

S’agissant de la mise en place d’une industrie automobile, Aït Ali révèle que « des discussions ont été engagées avec les Allemands et d’autres opérateurs mondiaux pour lancer une véritable industrie de véhicules touristiques et utilitaires ». Là aussi, il n’a fixé aucune échéance pour le démarrage effectif de la production, et ne donne aucun nom des constructeurs automobiles intéressés par le marché algérien.

| Lire aussi : Véhicules d’occasion : les prix hors de portée des Algériens

Les plus lus