Algérie : enjeux autour de la grande foire africaine IATF 2025
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Intégration africaine : à travers l’IATF, l’Algérie se pose en locomotive

L’Algérie accueille la 5e édition de l’IATF, un grand rendez-vous économique africain, aux enjeux multiples

Intégration africaine : à travers l’IATF, l’Algérie se pose en locomotive
Alger s'apprête à accueillir, du 4 au 10 septembre, la quatrième édition de la foire du commerce intra-africain (IATF 2025). | Source : Facebook
Ali Idir
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C’est l’événement phare de la rentrée sociale en Algérie. Alger s’apprête à accueillir, du 4 au 10 septembre, la quatrième édition de la foire du commerce intra-africain (IATF 2025).

L’événement est important autant par son envergure que par ses objectifs. Les moyens mis pour le préparer confirment l’ambition de l’Algérie de jouer un rôle central dans l’intégration africaine. 

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Plus de 35.000 visiteurs venant de 80 pays et 2.000 entreprises exposantes sont attendus au Centre international des conférences (CIC) d’Alger et au palais des expositions des Pins maritimes.

Les préparatifs pour accueillir un tel nombre de participants ont été entamés depuis plusieurs mois. Lesquels préparatifs ont fait l’objet, à deux jours de l’ouverture, d’une réunion présidée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune en personne.

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Le plan de la circulation dans la capitale a été aménagé pour la circonstance et le centre de loisirs de Bouchaoui, mitoyen du CIC, sera fermé pour l’ouverture de la foire africaine. Il est évident que l’Algérie tient à faire de l’événement un grand succès. 

 

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Le président Tebboune s’implique

 

L’IATF a été lancée par la banque africaine d’investissement, Afreximbank, en 2018, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine et le secrétariat de la Zone africaine de libre-échange (ZLECAF). L’Egypte a accueilli la première et la troisième éditions en 2018 et en 2023 et l’Afrique du Sud a abrité la deuxième édition en 2021.

Le choix de l’Algérie, troisième économie d’Afrique après les deux pays cités, pour l’organisation de cette quatrième édition, n’est pas fortuit.

Outre les profondes mutations et réformes économiques en cours, l’Algérie est aussi l’un des États africains les plus engagés dans l’intégration économique du continent que ce soit par son activité diplomatique, ses actions d’aide au développement de certains pays et ses innombrables projets d’infrastructures visant à accélérer l’intégration avec les pays limitrophes (route transsaharienne, train de l’extrême sud, route commerciale avec la Mauritanie, projet de gazoduc Nigeria-Algérie…). 

Cette quatrième édition ne se distingue pas que par le nombre de participants. Il est attendu que des contrats soient signés pour un montant record : 44 milliards de dollars.

Le déficit d’intégration et la faiblesse des échanges intra-africain est l’autre faille de l’économie du continent. Ces échanges ne représentent que 15% de l’ensemble du commerce de cet espace de 1,4 milliard de consommateurs et produisant un PIB cumulé de 3500 milliards de dollars. 

 

Les défis qui se posent au commerce intra-africain 

 

C’est dans l’optique de booster les échanges intra-africains que la ZLECAF a été créée en 2018. L’Algérie a ratifié l’accord en avril 2021 par un décret présidentiel. Les échanges dans le cadre de ce dispositif sont officiellement entrés en vigueur pour l’Algérie le 1er novembre 2024. Dans un premier temps, seuls les produits de neuf pays sont concernés : Afrique du Sud, Cameroun, Égypte, Ghana, Kenya, Île Maurice, Rwanda, Tanzanie et Tunisie.

L’IATF 2025 se veut, selon les organisateurs, comme un catalyseur décisif pour la mise en œuvre de la ZLECAF. 

Il s’agit d’une “expérience unique », qui offre “un espace concret où acheteurs et vendeurs africains peuvent conclure des affaires et contribuer ainsi au renforcement des échanges intracontinentaux”, a expliqué Kebour Ghenna, directeur exécutif de la Chambre panafricaine de commerce et d’industrie (PACCI), cité par l’agence officielle APS. 

La mise en œuvre de la ZLECAF et l’organisation cyclique de l’IATF procèdent d’une prise de conscience que le continent africain a encore beaucoup à faire pour atteindre une intégration à la hauteur de son immense potentiel. 

 

Les retards de l’Afrique

 

Une étude publiée dans le numéro de juin dernier de la revue des Douanes algériennes a souligné les entraves liées à la concrétisation des objectifs de la ZLECAF, dont l’instabilité politique dans certaines zones, l’énorme écart entre les économies de certains pays ou encore la faiblesse des infrastructures dans une partie du continent. 

Le président de la PACCI a estimé de son côté que les barrières tarifaires et non tarifaires, les difficultés logistiques, l’absence de financements adaptés pour les PME, ainsi que la lenteur des réformes administratives constituent autant de freins qui entravent le commerce intra-africain. 

L’insuffisance d’infrastructures, les disparités réglementaires, les lenteurs aux frontières, l’accès limité au financement et le manque de sensibilisation et d’information entre marchés africains sont les autres défis qui se posent au commerce intra-africain, selon Jacinta Kiruthi, directrice exécutive de l’Association panafricaine des petites et moyennes entreprises (AAASME).

TSA +