Thinhinane Lardjane
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Le président de la République Abdelmadjid Tebboune s’implique personnellement dans les efforts de l’Algérie à attirer les investisseurs étrangers. Il a reçu ces dernières semaines plusieurs dirigeants de groupes étrangers dans divers domaines.
Une démarche qui s’inscrit en droite ligne de son engagement de consacrer son deuxième à l’économie, avec l’objectif de permettre à l’Algérie de rejoindre le club des pays émergents et d’atteindre un PIB de 400 milliards de dollars en 2027.
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Pour y arriver, en plus de l’investissement national, l’Algérie mise aussi sur l’apport des investisseurs étrangers dans les domaines de l’agriculture, l’industrie, l’exploitation des mines, les hydrocarbures, les ports… En plus de l’amélioration du climat des affaires à travers notamment l’adoption d’une nouvelle loi sur l’investissement et une panoplie d’autres mesures, le chef de l’État met donc la main à la pâte.
Tebboune envoie un message clair aux investisseurs
C’est un message aux investisseurs étrangers pas difficile à capter. Ces audiences répétées au plus haut niveau de l’État traduisent la volonté de l’Algérie de baliser la voie à tous ceux qui peuvent contribuer à sa stratégie de diversification de l’économie et des exportations pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures.
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Le 2 juin, Abdelmadjid Tebboune a reçu au palais présidentiel le président du groupe maritime français CMA CGM. L’audience accordée à Rodolphe Saadé est quelque peu une surprise, car survenant en pleine crise politique avec la France et alors que la relation bilatérale était « complètement gelée », comme l’avait qualifiée le chef de la diplomatie française.
CMA CGM est l’un des plus grands groupes maritimes au monde. Et ça tombe plutôt bien puisque l’Algérie, dans son plan de développement, a de grands projets de réalisation et de modernisation d’infrastructures portuaires.
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À l’issue de l’audience, Rodolphe Saadé a indiqué qu’il a évoqué avec le chef de l’État les « différents projets sur lesquels travaille le groupe CMA CGM en Algérie ».
« Nous espérons avancer dans ces différents projets. Nous croyons très fort dans les capacités de développement de l’Algérie, et je pense qu’il y a un véritable potentiel », a-t-il ajouté.
Certains observateurs ont vu dans cette rencontre un début de dégel de la relation bilatérale, en passant par l’économie, d’autant plus que cette visite sera suivie d’une autre visite composée d’une délégation d’hommes d’affaires français à la mi-juin, puis de l’octroi d’un marché d’exploration pétrolière à Total Énergies à l’issue d’un appel d’offres d’Alnaft, l’Agence algérienne de valorisation des ressources en hydrocarbures.
Le 23 juin, il a inauguré la Foire internationale d’Alger (FIA 2025) où il a réitéré la feuille de route de l’Algérie dans le domaine économique et qui est axée sur le développement de la production nationale et la réduction des importations. En clair, les entreprises qui investissent en Algérie bénéficient de trois atouts majeurs : des avantages fiscaux et parafiscaux, d’un marché protégé de 45 millions de consommateurs et de la possibilité d’exporter vers l’Afrique et le monde arabe, des régions avec lesquelles l’Algérie a signé des accords de libre-échange.
Mardi 24 juin, le président Teboune a reçu des responsables d’un grand groupe étranger, américain cette fois. Il a accordé une audience à une délégation de la firme pétrolière Chevron qui a signé en janvier dernier un important contrat d’exploration off-shore dans les eaux territoriales algériennes.
Investissement en Algérie : balle des multinationales chez Tebboune
Au lendemain de cette rencontre, un haut responsable d’une autre grande firme mondiale présente en Algérie était chez le président. Il s’agit du vice-président d’ExxonMobil, reçu en audience ce mercredi 25 juin par Abdelmadjid Tebboune, en compagnie d’une importante délégation.
La déclaration faite par le vice-président d’ExxonMobil, John Ardil, à l’issue de l’audience, en dit long sur l’intérêt que porte le président algérien à l’économie et particulièrement à l’investissement étranger.
« Le président Tebboune est au courant de tous les détails des opportunités d’investissement et des énormes capacités bénéfiques pour l’Algérie et particulièrement pour Sonatrach et ExxonMobil pour travailler ensemble dans le cadre du partenariat », a-t-il dit.
La stratégie de l’Algérie vise à diversifier l’économie et les exportations, sans toutefois négliger le secteur énergétique qui lui assure actuellement l’essentiel de ses rentrées en devises. L’Algérie veut renforcer ses capacités de production et d’exportation de gaz et de pétrole. Avant d’élaborer une nouvelle loi sur l’investissement en juillet 2022, le pays s’est doté en décembre 2019 d’une nouvelle loi sur les hydrocarbures, dont l’objectif déclaré est d’attirer des capitaux étrangers pour redynamiser un secteur qui manquait d’investissements. Le même objectif est assigné à la loi minière, en cours d’élaboration.
Dans le secteur des hydrocarbures, les investissements étrangers affluent, comme le montrent les contrats signés et cet intérêt croissant des grands groupes pétroliers mondiaux, italiens, français, américains, chinois et autres.
John Ardil a exprimé le grand intérêt d’Exxon Mobil pour le marché algérien. « Nous espérons aller de l’avant dans nos investissements, ce qui sera bénéfique pour la production d’hydrocarbures en Algérie », a-t-il dit. Il a semblé aussi beaucoup apprécié cette implication personnelle du premier responsable du pays.
« Nous avons eu une discussion fructueuse et le président a présenté des solutions. Nous sommes reconnaissants pour cette opportunité qui nous est offerte pour travailler ensemble », a conclu le responsable du groupe américain.
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