La Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) vient de publier son rapport 2025 sur les investissements étrangers directs (IDE) dans le monde. Malgré une forte baisse des flux dans le monde, l’Algérie a maintenu le rythme en 2024, faisant légèrement mieux que les années précédentes.
Néanmoins, l’Algérie est devancée par de nombreux pays d’Afrique, notamment l’Égypte qui a attiré plus de la moitié des flux du continent.
Dans sa présentation du rapport, la CNUCED ne se montre pas enthousiaste, livrant d’emblée ce constat : « Alors que le monde devrait renforcer la coopération et multiplier les opportunités, nous constatons l’inverse. Les obstacles se multiplient, la mondialisation recule, et les conséquences pour le développement durable sont profondes. »
Forte chute des IDE dans le monde en 2024
Le message que délivre le Rapport 2025 est même « alarmant », avec une chute des IDE dans le monde de 11 % en 2024, pour atteindre 1.500 milliards de dollars. Les investissements dans les infrastructures ralentissent, les investissements industriels sont sous pression et les pays en développement, « ceux qui en ont le plus besoin, sont laissés pour compte », lit-on dans le rapport, qui pointe aussi la montée des tensions commerciales, l’incertitude politique et les divisions géopolitiques qui « risquent d’aggraver encore le contexte d’investissement ». L’unique « point positif » relevé est l’économie numérique, bien que la croissance de ce secteur reste « très inégale ».
IDE dans le monde en 2024 : voici la part de l’Algérie
En 2024, l’Afrique a attiré 97 milliards de dollars d’IDE, presque le double de 2023, mais cette forte croissance a profité presque exclusivement à un seul pays, l’Égypte, récipiendaire de 46,5 milliards de dollars (contre 9,8 milliards en 2023), alors que toute l’Afrique du Nord a reçu 50,6 milliards.
Le montant des IDE en Algérie pendant la même année s’est élevé à 1,4 milliard de dollars. C’est le flux le plus élevé de ces dernières années. Le pays avait attiré 1,3 milliard de dollars en 2019, 1,1 milliard en 2020, 870 millions en 2021, 255 millions en 2022 et 1,2 milliard en 2023.
En juillet 2022, l’Algérie a adopté une nouvelle loi sur l’investissement tournée sur l’amélioration du climat des affaires avec l’objectif déclaré d’attirer plus d’investissements étrangers. La nette hausse enregistrée en 2023 et 2024 est-elle le fruit des dispositions de cette nouvelle loi ?
L’Algérie a fait mieux en 2024 certes, mais elle est distancée par de nombreux pays africains, se classant seulement 16e du continent en termes de flux d’IDE.
Six pays d’Afrique ont attiré plus de 3 milliards de dollars. Il s’agit de l’Égypte (46,5 milliards), l’Éthiopie (3,9 milliards), la Côte d’Ivoire (3,8 milliards), le Mozambique (3,5 milliards), l’Ouganda (3,3 milliards) et la République démocratique du Congo (3,1 milliards).
Au Maghreb, l’Algérie est légèrement distancée par le Maroc (1,6 milliard de dollars) et la Mauritanie (1,5 milliard). La Tunisie, elle, a fait moins d’un milliard (772 millions de dollars).
En termes de stocks d’IDE, l’Égypte était aussi en tête en 2024 en Afrique du Nord avec 205 milliards de dollars, suivie du Maroc (61), de l’Algérie (38), de la Tunisie (40) et de la Mauritanie (7,7).
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