Le plan d’action du gouvernement a été adopté ce vendredi tard dans la soirée par une majorité écrasante des députés (401) de l’APN. Trente-deux députés ont voté contre et 20 se sont abstenus.
Avant son adoption, le premier ministre Abdelmadjid Tebboune a répondu aux questions des députés. Il a profité pour présenter la feuille de route du gouvernement pour faire face à la crise économique qui frappe le pays.
Carton rouge aux « grands » investisseurs
Tebboune n’est visiblement pas satisfait des résultats réalisés par quelques « grands » investisseurs qui ont bénéficié des aides de l’État à travers les crédits bancaires. Et il le fait savoir. Pour lui, dans certains cas, les projets réalisés dans le cadre de l’Ansej étaient plus bénéfiques que les projets lancés par de « grands » investisseurs. « Il n’y a pas une grande différence entre ces projets, et les grands projets dont lesquels les banques ont injecté des sommes colossales », a-t-il comparé.
Le Premier ministre a défendu les projets lancés par les jeunes dans le cadre de l’Ansej, en affirmant que, contrairement à l’idée reçue, les crédits accordés dans le cadre de ce dispositif, sont remboursés à hauteur de 85% bien au dessus « des chiffres réalisés dans les grands investissements ».
M. Teboune compte s’attaquer au dossier du foncier industriel, en annonçant, des enquêtes sur les terrains attribués par ses prédécesseurs, mais qui ne sont pas utilisés dans des projets d’investissements. Il a annoncé la création de zones d’activités dans le sud du pays.
Poursuivant, le Premier ministre a annoncé la décision de l’État de maintenir le soutien au filet social et de préserver les postes d’emploi.
« Cinq milliards de dinars seront consacrés à ce volet en 2017 », a-t-il précisé.
Il a assuré que l’État, contrairement a ce qu’a été rapporté, ne compte pas geler les recrutements dans la fonction publique. Il s’agit, selon lui, plutôt de « procéder en terme de priorités ».
Le gouvernement, a révélé Tebboune, réfléchit à exonérer d’impôts les bas salaires.
Par ailleurs, Tebboune a défendu le recours aux licences d’importation, en mettant en exergue la baisse de la facture d’importation qui est passée de 60 milliards de dollars en 2014 à 46 milliards en 2016.
L’occasion pour le Premier ministre de signaler les « dépassements » enregistrés dans les opérations des importations. Il cite, notamment le cas de « ces deux frères qui importent le même produit ». À eux seuls, ils contrôlent le marché à hauteur de « 62% alors que la loi interdit de dépasser le seuil de 40% ».
M. Tebboune a réitéré la volonté de l’État de protéger la production nationale, et de soutenir les opérations d’exportation. Il a annoncé une hausse prochaine des taxes sur les produits de luxe.
Le Premier ministre a réitéré aussi l’engagement de l’État à régulariser le secteur informel. « Il est important que l’argent ne soit plus gelé », préconise-t-il, en assurant que l’État apportera toute les garanties nécessaires pour faire aboutir ce projet. Enfin, Tebboune a tendu sa main aux retraités de l’ANP et aux gardes communaux, soulignant la disponibilité de son gouvernement au dialogue.