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Islam en France : les projets de Macron suscitent des malaises

Islam en France : les projets de Macron suscitent des malaises

Le président français ne le cache pas. Le financement de l’islam de France et ses liens avec les pays étrangers ne correspondent pas à la vision qu’il se fait de la deuxième religion de son pays.

La France compte entre 3 et 5 millions de musulmans, selon les statistiques, et plus de 2.000 lieux de culte, placés sous le contrôle d’associations relevant de la Loi de 1901, relative au contrat d’association qui les autorisent notamment à recevoir des dons et à administrer des biens. C’est ce qui leur permet justement de recevoir des financements de pays étrangers.

La Fédération de la grande mosquée de Paris est ainsi soutenue par l’Algérie qui lui fournit un budget annuel de 2 millions d’euros. Le Maroc et la Turquie financent aussi des associations qui leur sont proches. Sans compter l’Arabie saoudite et le Qatar.

Emmanuel Macron veut donc un contrôle de ces financements et un mode de représentation autre que le Conseil français du culte musulman (CFCM), mis en place en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac. C’est un CFCM qu’il ne tient pas en franchement en sympathie qu’il va recevoir, lundi 7 janvier, à l’Élysée. Il y aura une délégation de cinq personnes, comprenant le président, deux vice-présidents et les deux présidents d’honneur, dont Dalil Boubakeur.

La composition a été décidée par les services du ministère de l’Intérieur. Ce qui fait hurler Abdallah Zekri, délégué général du CFCM et président de l’Observatoire de l’islamophobie. « On est dans l’islam colonial », s’est-il insurgé. « Il est inacceptable que le format de la rencontre soit défini par le ministère de l’Intérieur. Ses services ne font pas comme ça avec les autres religions. C’est au président du CFCM de constituer sa délégation et non à l’administration de la lui imposer », poursuit M. Zekri qui ne sera donc pas de la délégation contrairement à toutes les autres rencontres précédentes.

Le délégué général, connu pour son discours tranchant, a déjà exprimé ses réserves au sujet des projets de Macron. Il défend le maintien mais avec l’idée de le réformer en l’ouvrant aux femmes et aux jeunes. Il s’est aussi opposé au projet du Franco-Tunisien Hakim El Karoui, qui a présenté récemment un rapport en 600 pages sur l’islam de France où il propose notamment un nouveau mode de financement de l’islam.

Ce sujet sera au menu de la rencontre de lundi. Macron veut soustraire l’islam à la Loi de 1901 et l’intégrer à la Loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État qui sera donc modifiée. Ce projet soulève les critiques des associations laïques qui ont créé un comité « Laïcité République » à l’origine d’un « appel des 113 » pour le respect de ladite loi.

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