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Italie : les immigrés produisent un PIB supérieur à celui de la Hongrie

Italie : les immigrés produisent un PIB supérieur à celui de la Hongrie

Les immigrés en Italie produisent une part du Produit intérieur brut (PIB) national supérieure au PIB de la Hongrie ou presque le triple de celui de la Croatie, selon une étude présentée mercredi à Rome.

Les quelque cinq millions d’immigrés en situation régulière en Italie ont produit en 2016 environ 131 milliards des 1.670 milliards du PIB italien, contre 112 milliards pour le PIB hongrois ou 46 milliards pour le PIB croate, selon cette étude réalisée par la Fondation Leone Moressa sur des données de la Banque mondiale et de l’Institut national des statistiques.

Cet institut de recherche présentait pour la septième fois le « Rapport annuel sur l’économie de l’immigration ».

« Nous cherchons avec ce rapport à éliminer les préjugés et permettre une discussion objective qui se base sur des faits et des données », a expliqué le directeur scientifique de la fondation, le professeur d’économie Stefano Solari.

En Italie, pays ayant connu seulement récemment des flux migratoires importants, « la présence des immigrés représente une force de travail indispensable dans de nombreux secteurs » souligne le rapport, rappelant que la péninsule « est un pays qui vieillit avec 7 naissances pour 11 décès par millier d’habitants ».

Selon le professeur Solari, « dans la construction, l’hôtellerie, l’agriculture ou la restauration », les immigrés représentent 17% à 18% de la main-d’oeuvre, alors qu’ils ne représentent que 8,3% de la population.

Les impôts qu’ils versent en Italie, 7,2 milliards d’euros en 2016, ne sont pas très élevés car ils perçoivent généralement de faibles salaires et sont souvent exonérés d’impôts, mais leurs cotisations sociales, obligatoires pour tous, atteignent en revanche 11,5 milliards d’euros.

Les immigrés ne font pas seulement les baby-sitter, les femmes de ménages ou les maçons: 571.255 entreprises en 2016 étaient dirigées par des étrangers, un chiffre en hausse de 25,8% par rapport à 2011, alors que dans la même période le nombre d’entreprises italiennes a baissé de 2,7%.

Ces immigrés représentent également une aide précieuse pour leur pays d’origine: ils ont ainsi envoyé environ 5,1 milliards d’euros en 2016 dans leurs pays de provenance, une somme supérieure à l’aide publique italienne au développement.

Le rapport souligne aussi que le travail des immigrés « n’est pas concurrent de celui des Italiens mais complémentaire ».

« Les Italiens et les étrangers font des travaux divers: parmi les immigrés, seulement 11% ont des diplômes universitaires tandis que ce pourcentage atteint 31% chez les jeunes Italiens », selon la même source.

Et même quand ils ont un diplôme universitaire, les étrangers « sont obligés de sacrifier une partie de leur capital humain » car ils ne parlent pas la langue ou leur diplôme n’est pas reconnu, rappelle M. Solari.

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