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Khaled Drareni évoque ses conditions de détention et son avenir

Le journaliste Khaled Drareni s’est exprimé ce samedi dans un entretien accordé à la chaîne de télévision TV5 Monde dont il est le correspondant en Algérie, au lendemain de sa sortie de prison après près d’une année d’incarcération pour avoir exercé son métier en couvrant des manifestations.

« [J’ai passé onze mois en prison] dans des conditions de détention tout à fait normales. Quand on est privé de liberté, on ne pense pas à autre chose. Je n’ai pas été le premier Algérien détenu d’opinion, j’espère que je serai le dernier », explique M. Drareni.

« J’ai souvent pensé à tous ceux qui ont été emprisonnés au cours de l’année 2019 et 2020, surtout aux journalistes. Je me disais souvent que notre place n’est pas en prison, mais si la prison doit être un passage obligé dans notre combat pour la liberté de la presse en Algérie, alors qu’il en soit ainsi », affirme le journaliste libre.

« Je considère que je n’aurais jamais dû être emprisonné. Je suis innocent. J’ai clamé mon innocence depuis le début. Je l’ai dit devant les juges lors des deux procès. J’ai dit que je suis un journaliste et pas un criminel. Mais si le journalisme est un crime, alors je suis un criminel dangereux », rappelle Khaled Drareni, soulignant que « le journalisme doit être une liberté sacrée et respectée en Algérie. C’est ça le combat des journalistes. C’est ça le combat de tous les jours ».


M. Drareni est également revenu sur la vague de soutien dont il a bénéficié durant son incarcération, en Algérie et ailleurs. « Je suis conscient du soutien exceptionnel qui a été manifesté à mon égard aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. Je suis conscient du soutien de ma famille, de mes amis, de mes confrères, des avocats qui m’ont défendu bénévolement », indique le journaliste.

 « J’ai hâte de reprendre mon travail »

Enfin, Khaled Drareni a évoqué son avenir et ce qu’il prévoit de faire maintenant qu’il est sorti de prison. « On m’a posé la question de savoir ce que j’allais faire et ce qu’était mon projet. J’ai qu’un seul et unique projet, c’est reprendre le formidable métier que j’exerce depuis quinze ans. C’est la seule chose que je sais faire : être journaliste, informer », affirme-t-il.

« J’ai hâte de reprendre mon travail et de reprendre ce flambeau de la liberté de la presse. Nous sommes des milliers à le faire en Algérie et dans le monde, et j’espère que ce sera le plus vite possible », conclut le journaliste.

Arrêté le 7 mars 2020 alors qu’il couvrait une manifestation à Alger, Khaled Drareni a été placé sous mandat de dépôt une vingtaine de jours après. Condamné en première instance en août à trois ans de prison ferme, sa peine a été réduite en appel le 15 septembre à deux ans de prison ferme.

Khaled Drareni fait partie des détenus du Hirak qui ont été libérés vendredi, au lendemain de l’annonce par le président Tebboune d’une grâce présidentielle à leur profit, alors que l’Algérie s’apprête à commémorer le deuxième anniversaire de la révolution du 22 février 2019.

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