Économie

La Banque d’Algérie abaisse de nouveau le taux de réserve obligatoire

La Banque d’Algérie (BA) multiplie les mesures pour faire face à la crise de liquidités qui pèse dangereusement sur les banques. Réuni jeudi 4 février, le Comité des opérations de politique monétaire (COPM) de la BA a décidé de « réduire le taux de réserve obligatoire de 3 à 2 % et ce à compter du 15 février ».

Selon un communiqué de la Banque d’Algérie publié ce lundi 8 février, cette décision a été prise à l’issue de cette réunion qui a été présidée par le gouverneur de la BA Rosthom Fadli. Le COPM a discuté des « principales évolutions de la situation économique, monétaire et financière nationale et internationale ainsi que de ses perspectives à court et moyen terme, notamment celle ayant trait à l’évolution de l’inflation, des ressources des banques (liquidité bancaire), du crédit et de la croissance économique », selon le communiqué.

La décision d’abaisser encore le taux de réserve obligataire est de « nature à permettre de libérer, pour le système bancaire, des marges supplémentaires de liquidités à même de renforcer davantage les capacités de financement des banques, en droite ligne avec la politique nationale de relance et de diversification économique », soutient la BA.

Les liquidités en chute libre

Fin janvier, la Banque d’Algérie avait fait part d’une chute drastique de la liquidité globale des banques, à 476 milliards de dinars à fin septembre 2020, avant de remonter légèrement, à 612 milliards de dinars, en novembre dernier.

C’est la quatrième fois au moins d’une année où la Banque réduit le taux de réserve obligatoire. Le 15 mars 2020, ce taux a été réduit de 10 % à 8 %, puis de 8 % à 6 % fin avril de la même année, avant d’être fixé à 3% en septembre dernier.

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« La liquidité globale des banques a poursuivi sa baisse en 2020, passant de 1.557,6 milliards de dinars à fin 2018, à 1.100,8 milliards de dinars à fin 2019, pour atteindre 916,7 milliards de dinars à fin mai 2020, soit une contraction de la liquidité bancaire de 184,2 milliards de dinars par rapport à son niveau enregistré à fin 2019« , avait indiqué la BA dans un communiqué publié mardi 9 juin 2020.

Dans le communiqué publié ce lundi, la Banque d’Algérie a en outre, évalué à 3 % la « croissance des crédits pour la fin 2020 en contexte de fort choc interne induit par les effets de la pandémie Covid-19 ».

Elle explique que « l’évolution des ressources des banques s’est nettement améliorée comparativement avec son évolution au 1er semestre 2020. Cette évolution positive, observée depuis septembre 2020, a été induite par la mise en œuvre des orientations de politique monétaire menée tout au long de l’année 2020 ».

Pour la Banque d’Algérie, « malgré le redressement récent des prix du pétrole » qui ont franchi ce lundi la barre symbolique des 60 dollars pour la première fois depuis plus d’une année, l’évolution du marché pétrolier reste « hypothétique et fortement soumise à la reprise de la demande mondiale, en contexte de signaux conjoncturels positifs et d’annonces de plans de relance économique conséquent. »

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