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La chute des prix du brut, opportunité pour réformer l’économie, selon un cabinet britannique

La chute des prix du brut, opportunité pour réformer l’économie, selon un cabinet britannique

La chute des prix du brut pèse sur l’économie de l’Algérie mais lui donne l’opportunité de se diversifier et de se réformer, notamment via le développement du secteur privé, estime le cabinet d’analyse économique Oxford Business Group (OBG) dans un rapport publié mercredi.

« L’effondrement des prix du pétrole a pesé lourdement sur l’économie algérienne, creusant en parallèle les déficits du budget et de la balance courante » et « les efforts pour réduire le déficit budgétaire – en cours depuis le deuxième semestre 2016 – ont (…) ralenti la croissance », souligne OBG dans son rapport annuel Algérie 2017.

Le cabinet note que la « légère hausse et la stabilisation des prix du pétrole », ainsi que l’amélioration de la production d’hydrocarbures en Algérie seront « insuffisantes pour compenser les déficits des finances publiques et des comptes extérieurs ».

Néanmoins « les difficultés induites par les prix du pétrole auxquelles fait face l’Algérie pourraient s’avérer à double tranchant » en fournissant au pays « une motivation impérieuse à se sevrer progressivement de sa dépendance aux hydrocarbures et à développer un secteur privé plus dynamique ».

OBG se félicite à ce sujet d’une « manifeste accélération du mouvement de réforme » en Algérie, soulignée récemment par le FMI, alors que « les mesures de réforme ont eu tendance à être lentes dans le pays dans le passé ».

« Un changement structurel sur le long terme est en cours dans l’économie algérienne. La contribution du secteur privé dans l’économie est passée de 42% du PIB en 2000 à 70% du PIB en 2015 » et la croissance du secteur hors hydrocarbures a également été soutenue sur la même période, souligne OBG.

« Sur le long terme, les transformations économiques structurelles en cours devraient s’accélérer, en particulier si le train de réformes prévu est appliqué rigoureusement », estime OBG.

Les autorités algériennes ont lancé en 2016 un ambitieux plan de réformes économiques prévoyant notamment une croissance du PIB hors hydrocarbures de 6,5% par an entre 2020 et 2030 et un doublement de la part de l’industrie manufacturière dans le PIB – de 5,3% en 2015 à 10% en 2030.

Le cabinet souligne cependant que les opérateurs privés, algériens et étrangers, réclament surtout « un allègement de la bureaucratie » et « un cadre réglementaire stable assurant aux opérateurs économiques une visibilité à moyen terme ».

En dépit « de nombreuses initiatives positives récentes » dans ces domaines, « le pays a encore du chemin à parcourir afin d’être véritablement compétitif au niveau régional ».

« Les compagnies étrangères ne génèrent que 2% du PIB algérien », déplore également OBG, rappelant que la loi dite « 51/49 » – qui oblige les investisseurs étrangers à s’associer avec un ou plusieurs partenaires locaux détenant la majorité des parts – est souvent considéré comme un frein majeur à l’investissement étranger en Algérie.

OBG se félicite en revanche d’une nouvelle loi visant à encourager la création de PME et à améliorer leur compétitivité.

« Les PME demeurent la colonne vertébrale du secteur privé algérien, avec plus d’un million de PME regroupant 2,5 millions d’employés en 2016 », rappelle le cabinet, déplorant que leur croissance soit souvent entravée par des problèmes d’accès au financement.

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