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La présidentielle en Tunisie, un espoir supplémentaire pour le hirak en Algérie

La présidentielle en Tunisie, un espoir supplémentaire pour le hirak en Algérie

L’universitaire Kaïs Saïed, 61 ans, a largement remporté, ce dimanche 13 octobre, l’élection présidentielle en Tunisie avec plus de 75%. Comme dans les grandes démocraties occidentales, le résultat a été annoncé sur la base d’un sondage sortie des urnes.

Son adversaire Nabil Karoui, homme d’affaires poursuivi pour fraude fiscale, a obtenu 23% des voix. Le taux de participation a dépassé 60%.

Les résultats officiels ne devraient pas être connus avant mardi. Mais les partisans de Kais Saied ont commencé à défiler dans les rues de Tunis.

Kaïs Saïed est arrivé au pouvoir à l’issue d’une campagne électorale et d’un scrutin à deux tours qui ne souffrent d’aucune contestation. Ce soir, malgré l’écart impressionnant entre les deux candidats – plus de 50 points-, personne n’a crié à la fraude. Battu, Nabil Karoui a reconnu sa défaite.

Le processus électoral a été supervisé par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) qui a toute les prérogatives en vertu de la loi. Même l’emprisonnement de Nabil Karaoui avant le premier tour n’a pas influé sur le déroulement de l’élection, malgré quelques tensions.

Kaïs Saïed, sans attache partisane, a mené une campagne électorale modeste, une campagne low-cost constituée de multiples visites de terrain et de pages animées par ses partisans sur Facebook. Il n’a pas eu besoin de mobiliser des sommes colossales pour gagner face à un richissime homme d’affaires. C’est le signe que l’argent n’a pas joué un rôle déterminant dans cette élection.

Ce soir, la Tunisie s’est dotée d’un président légitime. Elle devient le premier pays du Maghreb à avoir un président démocratiquement élu. Il sera reconnu par son peuple et par la communauté internationale. Il pourra mener la politique qu’il a promis de mettre place pour développer son pays.

Ces derniers mois, la Tunisie a souvent été citée en contre-exemple par ceux qui rejettent toute idée de transition démocratique en Algérie car, estiment-ils, le pays s’est engagé dans une impasse. En Europe, elle est citée en exemple par ceux qui pensent qu’il n’y a pas de troisième voie possible dans les pays musulmans en dehors de la dictature et de l’islamisme violent.

L’élection présidentielle vient démentir toutes ses analyses. La Tunisie a certes mis beaucoup de temps pour construire sa démocratie mais les bases semblent désormais solides. L’autre enseignement est qu’une élection transparente et ouverte est possible dans le monde musulman à la condition de laisser les populations prendre leur destin en main. Un espoir supplémentaire pour le Hirak algérien.

 

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