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L’Algérie a doublé ses livraisons de gaz vers la France

L’Algérie a doublé ses livraisons de gaz vers la France

Si les relations politiques entre l’Algérie et la France traversent épisodiquement des périodes de froid, les échanges commerciaux entre les deux pays ne cessent de progresser.

C’est ce que confirment les chiffres des Douanes françaises, repris par la Lettre économique de Business France Algérie dans son numéro de ce juillet-août 2023. La dynamique est notamment portée par le gaz naturel.

Les échanges entre l’Algérie et la France ont encore progressé au premier semestre 2023, s’établissant à 5,8 milliards d’euros, soit une augmentation de 17,6 % par rapport à la même période de 2022.

Le solde de la balance est nettement en faveur de l’Algérie qui a exporté vers la France pour 3,6 milliards d’euros (+23 %) et a importé du même pays pour 2,2 milliards d’euros de marchandises.

Même si le solde de la France est négatif (-1,4 milliards), ses exportations vers l’Algérie ont aussi bondi de 18,8 % par rapport au premier semestre de 2022.

Les exportations algériennes se composent essentiellement de gaz naturel (49,9 %), de pétrole (29,8 %) et de produits pétroliers raffinés (13,4 %).

À noter la très forte progression des exportations algériennes de gaz vers la France qui ont presque doublé par rapport à la même période de 2022 (1,5 milliard d’euros, soit + 92,1 %).

À l’issue de la visite en Algérie du président français Emmanuel Macron en août 2022, des médias français, dont Europe 1 et BFMTV, avaient rapporté que l’Algérie avait donné son accord pour augmenter de 50 % ses livraisons de gaz vers la France.

Le contexte était celui d’une Europe qui appréhendait un hiver difficile à cause des incertitudes sur les approvisionnements russes. L’engagement des autorités algériennes a donc été tenu.

Algérie : moins de pétrole et plus de gaz vers la France

Les exportations de pétrole algérien vers la France ont en revanche légèrement baissé pendant la même période (-3,2 %, s’établissant à 904 millions d’euros).

Concernant les importations algériennes de France, elles sont composées essentiellement de produits industriels, d’équipements mécaniques et de matériels de transport.

La revue de Business France souligne une baisse très légère (0,03 %) de la production de pétrole de l’Algérie à cause des réductions décidées par l’Opep+ (48 000 barils/jour en avril et 20 000 B/J en août). Concernant les cours du Brut, il ont nettement régressé d’une moyenne de 105 dollars au premier semestre 2022 à 79,5 dollars pendant la même période de l’année en cours.

La production de gaz de l’Algérie a pour sa part augmenté de 15,4 %, passant de 8,2 à 9,5 milliards de m3 pendant les deux périodes considérées.

La même source souligne une augmentation significative de la consommation intérieure de gaz qui a bondi de 33 % au premier semestre de 2023, passant de 3,9 à 5,3 milliards de M3.

La hausse constante de la consommation intérieure a amené le président Abdelmadjid Tebboune à émettre le vœu en décembre 2022 de voir la production de gaz doublée et de dégager la moitié de la production à l’exportation.

Business France fait état par ailleurs de la poursuite des efforts de l’Algérie pour augmenter sa production et ses exportations d’hydrocarbures, rappelant qu’au premier semestre 2022, Sonatrach a porté à cinq le nombre de contrats signés avec les firmes internationales sous l’égide de la loi sur les hydrocarbures de 2019.

En juillet, plusieurs contrats ont été signé avec le Français Total Energies, dont un portant renouvellement d’un marché d’enlèvements de GNL.

La Lettre de Business France, qui reprend un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), fait état par ailleurs d’une chute drastique des flux d’investissements directs étrangers (IDE) en Algérie, passant de 870 millions de dollars en 2021 à seulement 89 millions en 2022, soit une baisse de près de 90 %.

Ce recul survient paradoxalement dans une année qui a connu un net regain (+58 %) des IDE dans la région Afrique du Nord.

Toutefois, souligne la CNUCED, le stock d’IDE en Algérie demeure en progression, passant de 33,9 milliards de dollars en 2021 à 34,1 milliards en 2022.

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