L’Algérie et l’Espagne tournent la page d’une crise qui a duré plus de 19 mois. Sans chef depuis mars 2022 suite au changement de position du gouvernement espagnol sur le conflit au Sahara occidental, l’ambassadeur d’Algérie va enfin reprendre du service.

L’Algérie a annoncé ce jeudi 16 novembre la nomination d’un nouvel ambassadeur en Espagne.

L’annonce a été faite par le ministère des Affaires étrangères. Comme déjà révélé par la presse espagnole, le nouvel ambassadeur d’Algérie en Espagne est Abdelfettah Daghmoum. Ce dernier a reçu l’agrément du gouvernement espagnol.

L’ex-numéro 2 de l’ambassade d’Algérie à Madrid succède ainsi à Said Moussi qui a été rappelé le 19 mars 2022 au lendemain de l’annonce, faite par le palais royal marocain, de l’alignement de l’Espagne sur le plan d’autonomie marocain concernant le conflit au Sahara occidental.

Algérie – Espagne : fin d’une crise qui a duré plus de 19 mois

Le retour de l’ambassadeur d’Algérie en Espagne met fin à une crise diplomatique entre les eux pays qui a duré plus de 19 mois.

Alger avait contesté le revirement espagnol sur la question du Sahara occidental. Dans l’annonce faite par le Maroc le 18 mars 2022, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez considérait le plan d’autonomie marocain comme la piste la plus « réaliste » au règlement du conflit sur le Sahara occidental.

L’Algérie avait dans un premier temps rappelé son ambassadeur à Madrid avant d’accentuer ses représailles en juin 2022 avec le gel du traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne signé en 2002.

Dans la foulée, les autorités algériennes ont suspendu les transactions commerciales avec l’Espagne engendrant des pertes colossales pour des centaines d’entreprises espagnoles. Seules les exportations de gaz algérien vers l’Espagne ont été épargnées par le gel.

Il aura fallu attendre le mois de septembre 2023 pour voir les deux pays renouer contact à New York à l’occasion de la tenue de l’assemblée générale des Nations Unies. C’est à cette occasion que les deux parties ont convenu d’un retour progressif de leurs relations diplomatiques.

Dans son discours à l’assemblée générale de l’ONU, le chef du gouvernement espagnol a plaidé pour une solution au conflit au Sahara occidental dans le cadre de la charte des Nations Unies et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sans faire référence à sa position antérieure alignée sur le plan d’autonomie marocain.

Le nouveau discours de Pedro Sanchez a contribué au dégel des relations avec l’Algérie. Le positionnement du gouvernement espagnol en faveur de la création d’un État palestinien affirmé par Madrid depuis l’éclatement de la guerre entre le Hamas et Israël a également aidé au retour des relations.

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