
L’Algérie réorganise son commerce extérieur. Annoncées en avril dernier par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, les deux agences chargées de l’exportation et de l’importation viennent de voir le jour. Elles remplacent l’Algex (Agence algérienne de promotion des exportations) qui a été dissoute.
Deux décrets exécutifs portant sur la création d’un organisme algérien des exportations et d’un organisme algérien des importations ont été publiés ce jeudi 11 septembre au Journal officiel, ce qui signifie leur entrée en service.
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« Dar el Djazaïr »
Pour le premier, c’est un établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, « placé sous la tutelle du ministre chargé du Commerce extérieur ». Et dans le cadre de l’exercice de ses missions, cet organisme peut créer des représentations à l’étranger dénommées « Dar El Djazaïr », selon le texte.
La mission de cette nouvelle agence est de « mettre en œuvre la politique de l’État en matière de promotion des exportations », précise le décret exécutif signé par le Premier ministre par intérim Sifi Ghrieb. En tout, 18 missions sont fixées à cet organisme.
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L’organisme est notamment chargé de « déterminer le potentiel à l’export des biens et services, en coordination avec les secteurs et organismes concernés, de collecter les informations et les données techniques et commerciales permettant la prospection des marchés internationaux, de créer un fichier national des exportateurs, en coordination avec les secteurs et les organismes concernés, fixant, notamment les spécifications exactes y afférentes. »
Lancement du label « made in Algeria »
Parmi les missions conférées à l’Organisme algérien des exportations figurent aussi le suivi de « l’évolution de la situation et des tendances du marché international concernant des filières de produits constituant une importance et une priorité pour les exportations algériennes, l’examen du dispositif juridique et tarifaire des marchés cibles, l’encouragement du lancement du label « made in Algeria », conformément à un cahier des charges assurant la qualité et la conformité aux normes internationales, en coordination avec les secteurs et organismes compétents ».
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Il est également chargé de « contribuer à la création et à l’animation des conseils d’hommes d’affaires à l’étranger et de coordonner avec les chambres de commerce mixtes concernant la programmation et la mise en œuvre des projets d’exportation, d’encourager et d’encadrer les initiatives liées à l’exportation collective, pour renforcer la capacité de négociation sur les marchés internationaux, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur… »
Guichet unique de l’exportation
Des missions de ce nouvel organisme découle la nouvelle politique de l’Algérie en matière d’exportation, avec notamment une offensive pour placer le produit algérien à l’étranger.
Cet organisme sera doté d’un guichet unique de l’exportation « dédié à l’exécution et à l’accomplissement des procédures relatives aux opérations d’exportation », selon le texte.
Ce guichet a pour objet de « permettre aux opérateurs économiques d’accomplir, en un même lieu et dans un délai minimum, les procédures relatives à l’exportation ». Cinq missions lui ont été fixées :
- L’accompagnement des opérateurs économiques dans toutes les étapes liées aux opérations d’exportation
- La collecte et le traitement des demandes des opérateurs économiques relatives aux opérations d’exportation en un seul point
- Le suivi des procédures d’octroi des autorisations et de tout document lié à l’exercice de l’activité d’exportation
- La délivrance des documents nécessaires sous format électronique ou papier, selon le cas
- La réduction des délais de traitement des demandes et l’amélioration de la qualité des prestations de services fournies aux opérateurs économiques.
Plate-forme numérique
En plus du guichet unique, l’organisme algérien des exportations est doté d’une plate-forme numérique dédiée à « l’accompagnement des exportateurs ». Elle est « interconnectée, conformément à la législation en vigueur, avec les systèmes d’information des secteurs, organismes et administrations intervenant dans les opérations d’exportation ».
Son rôle est d’assurer un « suivi des demandes des exportateurs à distance via un compte dédié », de promouvoir le label « made in Algeria ». C’est aussi un « espace d’échange direct et immédiat des documents entre les agents des secteurs, organismes et administrations représentés dans le guichet unique d’exportation ».
La création de cette agence survient alors que l’Algérie cherche à développer ses exportations hors hydrocarbures afin de réduire sa dépendance au pétrole et au gaz.