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L’Algérie demande à Renault de revoir sa copie

L’Algérie demande à Renault de revoir sa copie

Par OceanProd / Adobe Stock

L’Algérie et Renault peinent à s’entendre pour relancer l’usine locale du constructeur français. Basée à Oued Tlelat près d’Oran, cette usine lancée en 2014 est fermée depuis 2020 et la marque au losange attend toujours le feu des autorités algériennes pour reprendre la production.

Un feu vert qui tarde à venir. Après un autre refus, Renault production Algérie a déposé une nouvelle demande d’agrément en février dernier, et a reçu un avis défavorable.

Selon Michel Bisac, président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française, ce « refus n’est pas définitif ».

Renault « veut rester en Algérie »

« L’avis défavorable ne signifie pas un refus définitif, ni un départ de Renault de l’Algérie. Le gouvernement algérien a adressé à Renault un refus motivé, avec des réserves que le constructeur s’attèle à lever pour demander une nouvelle autorisation de reprendre la production dans son usine à Oran », explique Michel Bisac dans une déclaration à TSA ce vendredi 16 mai. « Renault veut rester sur le marché algérien », insiste Michel Bisac.

Le président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française ne donne pas de détails sur la nature des réserves soulevées par le ministère algérien de l’Industrie dans le dossier d’agrément présenté par Renault production Algérie, une société détenue par le constructeur français (49%), la holding publique algérienne Madar (34%) et le Fonds national d’investissement (FNI, 17%).

Selon nos sources, le différend de fond qui oppose Renault aux autorités algériennes est lié au « taux d’intégration » des voitures qui seront assemblées dans l’usine algérienne de la marque au losange. Il y aussi des « problèmes de forme » dans la demande d’agrément présentée par Renault.

Pourquoi l’Algérie a rejeté la demande d’agrément de Renault

L’Algérie, qui a adopté une nouvelle réglementation sur la construction automobile en novembre 2022, a rouvert en mars 2023, son marché aux constructeurs et à l’importation de voitures. Le groupe Stellantis a été le premier à obtenir un agrément pour ses marques Fiat et Opel, et a lancé une usine de montage de sa marque italienne à Tafraoui près d’Oran. Depuis décembre 2023, l’usine algérienne produit trois modèles : Fiat 500, Fiat Doblo Tollé et Fiat Doblo Panorama (vitré).

Dans la nouvelle réglementation, l’Algérie exige des constructeurs automobiles un taux d’intégration de 30% au bout de la 5e année d’activité.

L’article 5 du décret de novembre 2022 stipule que l’exercice de l’activité de construction de véhicules est subordonné à l’obligation d’atteindre, à compter de l’obtention de l’agrément un taux d’intégration, minimal, qui évolue comme suit : 10% au bout de la deuxième année, 20% après la 3e année et 30% au bout de la 5e année. 

Pour l’usine Renault Algérie, elle a été inaugurée en grande pompe en 2014 et devait symboliser le renouveau de l’industrie automobile locale. Mais en 2020, elle a été fermée à la suite à la décision du gouvernement de mettre en place de nouvelles règles pour la construction automobile en Algérie.

En mars dernier, Ferhat Ait Ali, ancien ministre de l’Industrie (janvier 2020-février 2021) a révélé que Renault Algérie « n’a pas atteint un taux d’intégration de 5% » en 2019 alors qu’il » s’était engagé en 2014 à assurer un taux d’intégration de 30 % dans le montage après cinq ans d’exercice ».

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