Le siège de l’Agence africaine du médicament ne sera pas logé en Algérie. Le Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) a voté vendredi soir à Lusaka en Zambie pour le Rwanda.
Les deux pays étaient en concurrence pour abriter le futur siège de l’Agence africaine du médicament.
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L’Algérie, dont la candidature a subi un « fort lobbying hostile », a perdu en finale face au Rwanda, un petit pays de l’Afrique de l’Est, selon une source proche du dossier.
Le vote du futur siège de l’AAM s’est déroulé à Lusaka en Zambie en présence des ministres algériens des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et de l’Industrie pharmaceutique Lotfi Benbahmed.
« Fort lobbying »
Les deux ministres algériens se sont déplacés à Lusaka pour appuyer la candidature de l’Algérie à accueillir le siège de l’AAM. « Nous avons perdu en finale. Il y a eu un fort lobbying contre la candidature de l’Algérie », affirme notre source.
Le conseil exécutif de l’UA a voté pour le Rwanda, petit Etat de l’Afrique de l’Est, avec une population de 12 millions d’habitants, un taux de pauvreté de 55 %, et un PIB de 10,3 milliards de dollars (2020).
L’Algérie était pourtant bien placée pour accueillir le futur siège de l’AAM. Avec une industrie pharmaceutique florissante, une ambition africaine affichée dans le domaine du médicament et une diplomatie active qui a permis à l’Algérie de revenir en force sur la scène africaine et régionale, la candidature algérienne avait des atouts pour décrocher ce siège.
Pour étaler ses atouts dans le médicament, l’Algérie a organisé un salon de l’industrie pharmaceutique en mai dernier à Dakar où les laboratoires algériens ont multiplié les rencontres avec leurs homologues africains.
D’autres salons du même type seront organisés dans d’autres capitales africaines, avec l’objectif de développer les exportations algériennes des produits pharmaceutiques, mais aussi défendre une politique africaine du médicament.
« Nous voulons que les médicaments puissent être acquis à l’intérieur du continent. On essaie de plaider pour que le PNUD et l’OMS, lorsqu’ils font l’acquisition de médicaments et de produits, puissent le faire à l’intérieur de l’Afrique, pour que ça puisse donner une dynamique de développement », expliquait récemment à TSA une responsable au ministère de l’Industrie pharmaceutique.