Économie

L’Algérie ne profite pas de la hausse des prix du GNL

L’Algérie ne profite pas de la hausse des prix du GNL (gaz naturel liquéfié) sur le marché spot, en raison de l’arrêt du port d’Arzew, qui abrite un grand complexe de liquéfaction de gaz naturel.

Selon le média américain Bloomberg, le port pétrolier et gazier d’Arzew à 30 km à l’est d’Oran, abritant le complexe de production de gaz naturel liquéfié (GNL), est à l’arrêt depuis environ dix jours en raison du mauvais temps.

Problèmes d’exportation

Cet arrêt survient alors que l’Algérie connaît depuis la fin de l’été des problèmes d’exportation distincts l’ayant empêché de prendre avantage de la hausse des prix du gaz sur le marché spot, selon Bloomberg.

Au moins deux navires de transport de GNL sont en attente près du port d’Arzew. L’un d’entre eux, Lalla Fatma N’Soumer, a jeté l’ancre près du port depuis le 1er décembre dernier, précise la même source.

En outre, l’usine GL3Z LNG d’Arzew n’a pas exporté de cargaison depuis la mi-août. Les exportations totales d’Arzew ont quant à elles diminué en novembre par rapport au mois précédent. La compagnie pétrolière nationale Sonatrach a en parallèle augmenté les flux via un gazoduc vers le sud de l’Europe.

Signe de la situation délicate dans laquelle la compagnie se trouve, Sonatrach n’a proposé aucune cargaison de GNL sur le marché spot afin de profiter de la remontée des prix et de l’augmentation de la demande hivernale. Cet état de fait suggère que Sonatrach dispose de volumes limités à vendre, indique Bloomberg. Contacté par le média américain, Sonatrach a refusé tout commentaire.

L’arrêt du port d’Arzew s’ajoute à la série d’incidents qu’ont connus les installations pétrolières et gazières de Sonatrach ces derniers mois. Depuis fin octobre, le champ El Merk, du bassin de Berkine, le 2e plus grand champ d’hydrocarbures en Algérie, est à l’arrêt après un grave incident qui a ravagé une partie de ses installations. Aucune date n’a été avancée pour la reprise de son activité. Le complexe restera fermé jusqu’à la réparation des dégâts causés par les flammes. « J’attache une grande importance à la question de la sécurité des installations. Il ne faut non plus se précipiter pour sa reprise en vue de reprendre la production » avait déclaré le ministre de l’Énergie Abdelmadjid Attar, au cours d’une visite sur les lieux, précisant que la production de ce site sera  « compensée » par d’autres champs d’exploitation.

10 milliards de dollars de manque à gagner

Début septembre, des fuites de pétrole sur un oléoduc passant par la wilaya d’El Oued avaient déclenché un incendie, et le 15 octobre, le ministère de l’Énergie a fait état de fuites de pétrole sur ce même oléoduc au niveau de la commune de Ghamra, à 20 km de la ville de Touggourt, dans le sud-est algérien.

Ces incidents sont intervenus dans un contexte de baisse des prix du pétrole, en raison de la pandémie de coronavirus qui a plombé l’économie mondiale. Jeudi, le baril de Brent, référence pour le pétrole algérien, a franchi la barre des 50 dollars, pour la première fois depuis le 6 mais, après avoir atteint un niveau historiquement bas à moins de 20 dollars fin avril dernier.

Le ministère de l’Énergie avait évalué à 10 milliards de dollars le manque à gagner de Sonatrach jusqu’à fin septembre 2020 par rapport à la même période en 2019 à cause de la pandémie de coronavirus, avec une baisse de 41 % de son chiffre d’affaires à l’exportation.

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