
L’Algérie multiplie les mesures pour lutter contre le blanchiment d’argent et sortir de la liste grise du Gafi (Groupe d’action financière). La dernière en date est la mise en place du Registre public des véritables bénéficiaires. La création de ce nouvel outil anti-blanchiment a été annoncée ce dimanche 13 juillet par le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché, Tayeb Zitouni.
« Les engagements internationaux de l’Algérie, notamment auprès du Groupe d’action financière (Gafi) et des accords arabes et africains qui y sont liés, reflètent la volonté de l’État de se conformer aux normes internationales et d’assurer la transparence de son système juridique et financier, renforçant ainsi la position de notre pays sur la scène internationale », a exposé le ministre à l’ouverture de la journée médiatique consacrée au Registre public des bénéficiaires effectifs.
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Registre public des véritables bénéficiaires : de quoi s’agit-il ?
Pour atteindre cet objectif, l’Algérie a décidé de créer le Registre national des bénéficiaires effectifs, qui est une « plateforme centrale de collecte et de mise à jour des données sur les bénéficiaires effectifs de la propriété effective des personnes morales », a-t-il expliqué.
Ce registre va permettre aux autorités compétentes de « surveiller les flux financiers suspects, de combler les lacunes susceptibles d’être exploitées par des manipulateurs et de protéger l’économie nationale des risques transfrontaliers », a développé Tayeb Zitouni.
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L’Algérie prend une nouvelle mesure anti-blanchiment d’argent
Dans le processus, la détermination du bénéficiaire effectif occupe une place pivot, en tant que « premier rempart dans la défense de l’économie nationale ». Elle représente un « mécanisme stratégique permettant de détecter toute tentative de dissimulation ou d’exploitation des entités juridiques et financières à des fins suspectes, à leur tête le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », a soutenu le ministre du Commerce intérieur.
La création du Registre public des véritables bénéficiaires fait partie d’une batterie de mesures prises par l’Algérie pour lutter contre le blanchiment d’argent et accélérer sa sortie de la liste grise du Gafi dans laquelle elle est inscrite en octobre 2024. Parmi les autres mesures figurent l’interdiction du paiement en espèces dans les transactions immobilières, le durcissement des conditions d’exercice de la fonction d’agent immobilier, le plafonnement des montants en devises à exporter à 7.500 euros par an, comme la même somme par voyage auparavant.
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Ces mesures surviennent alors que le gouvernement a entamé une réforme de la loi relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le texte, actuellement en débat au Parlement, prévoit un durcissement de la législation algérienne en la matière.