L’Algérie va adopter de nouvelles règles en matière de commerce extérieur pour limiter les importations aux « produits nécessaires », et développer les exportations hors hydrocarbures, tout en les encadrant. Le président Abdelmadjid Tebboune, qui a décidé de siffler la fin de la récréation, a dévoilé ce dimanche les grands axes de la réforme du commerce extérieur.
Le 13 avril, il a annoncé la dissolution de l’Agence algérienne de promotion des exportations (Algex) et la création de deux agences pour la remplacer. Le premier pour s’occuper des importations et l’autre des exportations.
Le dossier a été inscrit au menu du Conseil des ministres ce dimanche 1er juin et le président de la République a ordonné le « report de la présentation du projet, et a demandé un « enrichissement des textes juridiques et des mécanismes des deux organismes ».
Commerce extérieur : Tebboune prend le dossier en main
« Ceux-ci doivent être soigneusement étudiés, valables pour les décennies à venir et conformes aux mécanismes internationaux », a demandé le chef de l’État.
Le président Tebboune a décidé de « superviser personnellement la mise en place de ces deux organismes » lors d’une mini-réunion ministérielle prévue dans les prochains jours, pour à rompre avec les dérives qui ont affecté par le passé les organismes chargés des opérations d’importation », a indiqué le Conseil des ministres dans un communiqué.
L’Algérie va limiter l’importation aux « produits essentiels »
Le président Tebboune a jugé « nécessaire » une « coordination étroite » entre le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, les banques, la Banque centrale et les Douanes. Le chef de l’Etat veut un « contrôle intelligent, ciblé et efficace, préservant la production nationale et orientant les importations conformément aux besoins nationaux essentiels. »
Des spécifications précises pour les importateurs
Parmi les mesures que le président a prises lors de la réunion figurent la mise en place de « spécifications précises pour les importateurs et les exportateurs dans les textes réglementaires des deux organismes » qui vont remplacer l’Algex, avec un contrôle réglementé des importations.
Il a demandé d’introduire à l’occasion de cette réforme du commerce extérieur de « nouveaux mécanismes de contrôle des importations, notamment les coopératives d’achat collectives, qui permettra une vision plus claire des opérations d’importation », selon le communiqué.
Normes algériennes
Le chef de l’Etat a instruit le gouvernement de tenir compte lors de la création des deux agences, dans une « large mesure de la spécificité et de l’importance de la production nationale » et « l’adopter comme indicateur économique de base, avec une définition très précise des produits à importer pour les besoins économiques vitaux ».
Il a chargé le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations Kamel Rezig d’établir des « normes algériennes à respecter par tous les opérateurs économiques importateurs, quels que soient les produits à importer ».