Des imams algériens vont être envoyés au Canada pour diriger les prières dans les mosquées fréquentées par les Algériens à Montréal durant le prochain ramadan qui débutera vers la mi-mai cette année.

L’opération est le fruit d’une collaboration entre le ministère algérien des Affaires religieuses, l’ambassade du Canada en Algérie et le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence de Montréal.

Le département de Mohamed Aissa choisira les imams et prendra en charge leurs frais de voyages et de missions. Ils seront hébergés par la communauté qui les accueillera. L’ambassade canadienne et le Centre de prévention de la radicalisation agiront comme facilitateurs.

C’est à ce dernier que se sont adressées des mosquées « algériennes » situées à Montréal pour les aider à trouver des imams au discours modéré et non controversé et qui œuvrent pour l’intégration et le vivre-ensemble.

En gestation depuis 2015, le projet a pris du temps pour se concrétiser à cause des lenteurs bureaucratique algériennes.

L’Algérie envoie chaque année des imams en France pour officier la prière des Tarawih, spécifique au mois de ramdan. Ce sera donc la première fois que l’opération s’étendra en Amérique du Nord.

En 2015, le député de l’émigration pour l’Europe hors France et les Amériques, Noreddine Belmeddah (FLN puis ANR) avait fait une sortie publique contre le ministre des Affaires religieuses. Il accusait ce dernier de ne pas avoir tenu sa promesse d’envoyer des imams pour les Algériens vivant à l’étranger en dehors de la France pendant le mois de ramadan.

L’Algérie ne sera pas le seul pays qui enverra des imams au Canada, le Maroc le fait depuis quelques années pendant le mois sacré.

Cet envoi d’imams fera certainement réagir les journaux de droite dont les chroniqueurs sont connus pour leur virulence quand il s’agit de la communauté musulmane et dont l’islamophobie est de moins en moins dissimulée.

Certification des imams

Par ailleurs, on apprend que le Centre prévention de la radicalisation menant à la violence de Montréal est en train de mener une étude sur les différents modèles de certification d’imams qui pourraient être appliqués au Québec et au Canada. Car pour le moment, n’importe qui peut se proclamer imam et diriger une mosquée ou un lieu de prière – la liberté de culte étant sacrée dans ce pays.

Les médias et les services de sécurité canadiens pointent parfois des imams controversés qui ont une mauvaise influence sur les jeunes dont certains se sont même retrouvés à combattre avec les djihadistes de Daech.

L’étude sera rendue publique et permettra aux politiciens, s’ils le veulent, de prendre des décisions que ce soit au niveau législatif ou réglementaire.

Près d’un million de musulmans vivent au Canada dont 300 000 au Québec.