Économie

Un ancien ministre algérien de l’Énergie prévoit des tensions au sein de l’Opep

L’ancien ministre de l’Energie Nordine Ait-Laoussine a mis en garde contre le risque de tensions encouru au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) suite à l’annonce par l’Arabie saoudite et la Russie d’envisager une hausse de leur production, rapporte ce mercredi Bloomberg Quint.

« L’union affichée par l’Opep et non-Opep durant les 18 derniers mois sera testée », a estimé Ait-Laoussine, ministre de l’Energie entre 1991 et 1992 sous le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali et actuellement président du cabinet de consulting Nalcosa, basé à Genève (Suisse). Bien qu’il ne semble ne pas y avoir pour l’heure de tensions au sein du cartel, l’ex-ministre estime qu’ « il pourrait y avoir des problèmes prochainement ».

L’Arabie saoudite et la Russie, piliers de l’accord de plafonnement de la production qui engage 24 pays dont les membres de l’Opep ont indiqué vouloir envisager d’assouplir les limitations de production établies par cet accord. Alors que les deux pays pourraient avancer l’argument que calmer les inquiétudes des clients au sujet des prix élevés sera bénéfique pour tout le monde sur le long terme, l’Arabie saoudite et la Russie font partie d’un groupe restreint de pays aptes à augmenter leur production.

Pour les pays ne pouvaient pas augmenter leur production, les bénéfices tirés sur le court terme d’un pétrole plus élevé sont plus importants que les effets sur le long terme, a indiqué Nordine Ait-Laoussine. « C’est rationnel du point de vue de l’Iran, du Venezuela, de la Libye, de l’Algérie, de l’Angola de s’y opposer », a déclaré l’ex-ministre, ajoutant que la Russie et l’Arabie saoudite devront démontrer que des prix élevés sont « mauvais » pour l’Opep et les autres producteurs. « Pourront-ils faire ça lors d’une réunion de quelques heures ? Cela va demander beaucoup plus de temps », a déclaré Ait-Laoussine.

Les deux pays ont affirmé qu’ils ne prendraient pas de décision unilatérales et que l’opinion de tous leurs partenaires sera prise en compte. « C’est une question qui va apparaître durant la prochaine réunion de l’Opep en juin, à savoir qui sont-ils pour décider ? L’Opep est supposée être une organisation », a analysé l’ex-ministre. « Il y a une tendance que la Russie et l’Arabie saoudite vont juste prendre la décision tous seuls », a-t-il conclu.

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