L’Arabie saoudite s’en est violemment prise dimanche à l’Iran, affirmant qu’elle ne resterait pas « les bras croisés » face à sa politique « agressive », en pleine exacerbation des tensions entre les deux puissances rivales au Moyen-Orient.
C’est lors d’une réunion extraordinaire de la Ligue arabe au Caire, tenue à la demande de Ryad, que le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a lancé une attaque en règle contre l’Iran et ses « agents », en allusion au Hezbollah libanais et aux rebelles Houthis au Yémen.
« L’Arabie saoudite ne restera pas les bras croisés face aux agressions de l’Iran et n’épargnera aucun effort pour défendre sa sécurité nationale afin de protéger son peuple », a dit M. Jubeir dans un discours lors de la séance plénière.
« Garder le silence face aux agressions iraniennes à travers ses agents dans la région ne mettra aucune capitale arabe à l’abri des missiles balistiques », a-t-il ajouté en accusant l’Iran d' »ingérences » dans les affaires arabes et d’avoir « créé des agents comme le Hezbollah et les Houthis ».
– Le Hezbollah, une ‘menace’ –
Dans un registre tout aussi virulent, cheikh Khaled ben Ahmad Al-Khalifa, ministre bahreïni des Affaires étrangères, a estimé que le Liban est sous le « contrôle total » du Hezbollah, accusé « d’organisation terroriste ».
« Ce parti terroriste ne conduit pas seulement des opérations à l’intérieur des frontières du pays, mais il traverse toutes les frontières de nos nations. C’est une menace pour la sécurité nationale arabe », a-t-il martelé.
L’objectif de la réunion de la Ligue arabe, selon un document officiel transmis à l’AFP, est de discuter « des moyens de contrer les interventions iraniennes dans les pays arabes et ses atteintes à la sécurité et à la paix ».
Ryad cherche notamment à faire adopter une résolution portant condamnation de « l’Iran et des milices arabes liées à ce pays ». Après une séance plénière, les ministres arabes tenaient en soirée une réunion à huis clos.