« Le cancer du poumon est le seul qu’on achète avec son argent »

Le cancer du poumon progresse de manière fulgurante en Algérie. La principale raison de la progression rapide de ce cancer est la consommation de tabac.

C’est le constat fait par le Pr Karima Achour, cheffe de service de chirurgie thoracique au niveau de l’hôpital Lamine Debaghine de Bab El Oued (Alger) dans un entretien au journaliste Ahcene Chemache.

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Au niveau de ce service, de plus en plus de cas de cancer du poumon sont traités par de la chirurgie. Quand le diagnostic est établi d’une façon précoce, il est possible de limiter les dégâts causés par des années de tabagisme. Néanmoins, dans beaucoup de cas, les patients se présentent avec des cancers à des stades assez avancés, a indiqué la cheffe de service de chirurgie thoracique au CHU de Bab El Oued.

« Au niveau du service de chirurgie thoracique, le cancer du poumon est notre pain quotidien. Il faut savoir qu’il s’agit d’un véritable problème de santé publique en Algérie. Nous avons une forte demande concernant ce type de cancer », précise le Pr. Karima Achour.

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Cancer du poumon en Algérie : un constat inquiétant

La spécialiste insiste sur la nécessité d’un diagnostic précoce du cancer du poumon pour avoir « de meilleurs pronostics ». Pour le Pr Achour, la cigarette est la cause principale du cancer du poumon. « C’est le seul cancer qu’on achète avec son argent », dit-elle.

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Dans son bureau au service de chirurgie thoracique au CHU de Bab El Oued, elle fait une illustration qui montre l’effet de la cigarette sur les poumons. À l’aide d’un Nico bloc, un bocal qui sert à mesurer le taux de nicotine dans les poumons, elle montre la quantité de nicotine qu’on peut retrouver dans le poumon d’une personne qui fume en moyenne un paquet de cigarette par jour pendant une année. Le résultat est impressionnant. La quantité de nicotine atteint carrément presque la moitié du bocal. C’est dire le danger auquel s’exposent les fumeurs.

Le cancer du poumon a des symptômes insidieux qui le rendent difficile à détecter, indique le Pr. Achour. « La cage thoracique est très large. Donc, la tumeur peut évoluer à son aise. Quand elle est détectée, c’est déjà un peu tard. Sans chirurgie, il n’y a pas de chance de guérison. Pour qu’il y ait chirurgie, il faut diagnostiquer très tôt », explique la cheffe de service de chirurgie thoracique au CHU de Bab El Oued.

Le Pr. Achour lance un appel pour arrêter de fumer et remplacer le tabac par une activité physique bénéfique pour le poumon.

L’autre constat inquiétant est le nombre de personnes opérées et leur âge surtout. Plusieurs personnes sont opérées chaque jour au niveau du service de chirurgie thoracique du CHU de Bab El Oued dont une bonne partie souffre du cancer du poumon. Les patients sont de plus en plus jeunes. Le Pr Achour cite l’exemple d’un patient âgé de 22 ans qui a commencé à fumer dès l’âge de 8 ans et qui s’est retrouvé avec un cancer du poumon.