Politique

Le collectif Nida 22 dit « halte à la criminalisation » des manifestants du Hirak

Le collectif Nida 22 a dénoncé fermement vendredi 23 avril « l’escalade dangereuse » dans la répression du Hirak par les autorités algériennes, appelant à la libération immédiate des membres de l’association SOS Bab El Oued et à la levée des poursuites contre eux.

« La répression du Hirak populaire a connu une escalade dangereuse, avec l’arrestation des membres de l’association SOS Bab El Oued sous des accusations choquantes de la DGSN », dénonce Nida 22 dans un communiqué diffusé sur le réseau social Facebook.

Le collectif fustige notamment la façon dont les membres de l’association ont été « présentés comme des criminels dans le pire style des arrestations de présumés narcotrafiquants. Leur tort est d’avoir manifesté avec des affiches présentant des mots d’ordres politiques et de défense des détenus, portés par des milliers d’Algériens tous les vendredis et les mardis », estime Nida 22, une initiative lancée par des acteurs du Hirak en octobre dernier.

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« SOS Bab El Oued accomplit un travail socio-culturel reconnu et apprécié »

« SOS Bab El Oued accomplit un travail socio-culturel reconnu et apprécié depuis plusieurs années dans ce quartier emblématique d’Alger. Elle est, comme des centaines d’associations de la société civile dans le pays, engagée dans le mouvement populaire depuis le 22 février 2019 », explique le collectif, qui condamne en outre fermement « la campagne d’incarcération et de harcèlement policier et judiciaire contre les manifestants, les acteurs du Hirak, et les journalistes, notamment l’arrestation de Rabah Kareche à Tamanrasset ».

Dans ce contexte, le collectif Nida 22 dit « halte à la criminalisation » des manifestants du Hirak, et appelle dans son communiqué à « la libération des membres de SOS Bab El Oued et la levée des poursuites contre eux, ainsi que la libération immédiate de tous les détenus du Hirak partout dans les wilayas du pays, notamment les 22 manifestants en détention provisoire, en grève de la faim depuis plusieurs jours ».

Mardi, la Sûreté de la wilaya d’Alger a annoncé l’arrestation à Bab El Oued (Alger) d’ « une bande criminelle », composée de huit individus « activant sous le couvert d’une association culturelle » et financés par une « représentation diplomatique étrangère » en Algérie.

Les membres de cette « bande », âgés entre 26 et 60 ans, s’adonnaient à « des activités subversives », sous couvert d’une association culturelle non agréée à Bab El Oued, a indiqué la SWA dans un communiqué, sans préciser le nom de l’association.

« Nida 22 exprime sa solidarité avec tous les détenus d’opinion et poursuit sa mobilisation afin de les libérer et de les réhabiliter », souligne le collectif, estimant que « les affiches et les banderoles du Hirak sont au cœur des marches pacifiques. Elles sont l’un des instruments par lesquels les Algériens expriment leur volonté de changer le système politique et d’engager de manière pacifique et ordonnée la transformation démocratique du pays ».

« Nous appelons tous les citoyens à continuer à porter des banderoles et des affiches durant les manifestations, afin de rendre encore plus visibles les revendications du mouvement populaire pacifique et de consolider son unité dans sa diversité », conclut le collectif Nida 22.

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