search-form-close
Le directeur de l’Agence de sécurité sanitaire algérienne critique l’OMS

Le directeur de l’Agence de sécurité sanitaire algérienne critique l’OMS

Au lendemain de sa désignation au poste de directeur général de l’Agence de sécurité sanitaire (ANSS) par le chef de l’État, le Professeur Kamel Senhadji s’en prend à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la gestion de la pandémie de coronavirus.

L’OMS a « bien tâtonné » dans la gestion de la pandémie du Coronavirus, a-t-il critiqué ce dimanche matin sur la Chaîne III, ajoutant : « On a slalomé dans la méthode de gestion de cette pandémie de coronavirus pour arriver à la situation un coup on confine et un coup on déconfine ».

Le Pr Senhadji, qui s’en est pris sans ménagement à l’agence onusienne, après sa décision de suspendre les essais cliniques avec de l’hydroxychloroquine, sur la base d’une étude très controversée de la revue The Lancet, avant de la reprendre après que les auteurs de l’étude se soient déjugés et que la revue ait présenté ses excuses.

« L’OMS a apporté la démonstration de son fonctionnement irrationnel. C’est une honte que cette organisation qui chapeaute la santé mondiale ait pu zigzaguer », a lancé Pr Senhadji tout en ne cachant pas l’influence des lobbies financiers sur l’agence.

Le directeur de l’Ansa défend le protocole à base de chloroquine, adopté d’ailleurs très tôt par l’Algérie avec des résultats très probants, dans le traitement des patients Covid-19.

« Certes, la chloroquine n’est pas spécifique au Covid-19, il était tout fait légitime et scientifiquement logique d’utiliser cette molécule », a soutenu le Pr Kamel Senhadji.

Il ajoute que l’administration de cette molécule se fait sous contrôle médical et « n’a pas de conséquences graves en respectant la prescription et les dosages ».

« Je ne comprends pas comment on peut modifier des résultats au niveau mondial pour avancer que la chloroquine induit plus de morts (chez les sujets qui en sont traités, Ndlr) que les patients non traités », interroge le Pr Senhadji, qualifiant cette attitude de l’OMS de « non-sens ».

« L’observation du terrain est venue contredire la publication de The Lancet. De plus, les remontées du terrain ont démontré le contraire et tout le monde a vu que les auteurs de l’étude se sont rétractés, et on est revenu de nouveau à l’utilisation de la chloroquine », relève encore Pr Senhadji.

Il accuse ouvertement des lobbies financiers de vouloir « imposer d’autres molécules » qui coûtent beaucoup plus cher que la boîte de chloroquine « qui coûte rien du tout ».

Pr Senhadji a également été très critique vis-à-vis de l’OMS qui a annoncé par sa représentante en Afrique que les taux de contaminations au Covid-19 étaient très importants dessinant un tableau noir de la situation en Algérie.

« L’Algérie a continué à utiliser la chloroquine de façon logique, rationnelle et effective avec des résultats intéressants », appuie Pr Senhadji qui affirme donner raison au président américain Donald Trump, pour avoir « vilipendé » cette organisation.

Samedi, le comité scientifique en charge du suivi de l’épidémie a vivement critiqué la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, en l’accusant d’avoir « manipulé » les chiffres de la pandémie en Algérie.

Ses membres ont leur étonnement quant aux « déclarations de la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, dans lesquelles elle a manipulé les données quotidiennes de l’OMS concernant les cas de contamination en Algérie », précise communiqué de la président de la république, publié à l’issue de la réunion

Concernant le coronavirus, Pr Senhadji a déclaré que la pandémie « a dérouté les systèmes de santé à travers le monde », et constitue un « défi scientifique auquel les chercheurs déploient tant d’efforts pour trouver un vaccin ou à tout le moins comprendre son mécanisme de propagation. »

A propos de l’agence qu’il préside, Pr Kamel Senhadji souligne qu’elle s’appuiera dans ses missions opérationnelles sur des compétences existantes un peu partout et notamment les compétences locales.

« L’agence sera accompagnée par des compétences nationales à l’étranger s’il y a des particularités à prendre en charge ». Pr Senhadji cite le cas du Pr Elias Zerhouni installé aux États-Unis et désigné par le chef de l’État comme conseiller auprès du président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire.

Pr Senhadji assure que les compétences nationales qui vont faire partie de cette agence seront multidisciplinaires comprenant plusieurs spécialités médicales et même des mathématiciens et des statisticiens.

Le Pr Senhadji estime que l’irruption du virus Covid-19 a démontré que les systèmes de santé à travers le monde ont délaissé l’aspect lié à la veille sanitaire. « On s’est concentré sur l’activité de soins et en particulier les maladies chroniques. Celles-ci consomment 80% des budgets de santé des États ». Souvent, ajoute Pr Senhadji, au détriment de la prévention « un aspect souvent négligé ».

  • Les derniers articles

close