
L’Algérie est en deuil. Vendredi, 18 personnes ont péri dans Oued El Harrach à Alger où un bus bondé de passagers a fini sa course après une chute du haut d’un pont qui enjambe cette rivière aux eaux polluées.
L’accident a fait 25 blessés, dont deux dans un état grave. Le drame a choqué les Algériens, et le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décrété une journée en deuil et la mise en berne du drapeau national, en hommage aux victimes de cette tragédie.
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L’Algérie en deuil après la chute tragique d’un bus dans Oued El Harrach
Aussitôt, le débat sur le transport en bus en Algérie a refait surface. Le ministre des Transports, Saïd Sayoud, qui s’est rendu sur les lieux de l’accident avec son collègue de l’Intérieur, Brahim Merad, et le chef de cabinet du président de la République, le général Boualem Boualem, a évoqué la question.
Dans une réponse aux journalistes, il a mis en cause l’excès de vitesse dans les accidents des bus qui sont devenus fréquents ces dernières années en Algérie, faisant souvent de nombreux morts et de blessés. « 90 % des accidents de bus sont liés à l’excès de vitesse », a-t-il dit dans des déclarations aux médias vendredi soir.
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Le ministre des Transports a rappelé aussi l’état de délabrement d’une partie du parc national de bus, devenus de véritables machines à tuer sur les routes du pays. « Le renouvellement du parc de bus est un projet en cours sur lequel travaille le gouvernement depuis longtemps. Il y a plus de 84.000 bus qui doivent être renouvelés, et cette opération de renouvellement se fera par étapes », a expliqué Saïd Sayoud.
Algérie : « plus de 84.000 bus doivent être renouvelés », selon le ministre des Transports
Le ministre des Transports a rappelé toutefois que les bus actuellement en circulation sont soumis à un contrôle technique, renvoyant ainsi la batte aux Centre de contrôle technique automobile qui ont la lourde charge d’autoriser tous les véhicules à circuler.
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« Si un bus a une fiche de contrôle valide, cela signifie qu’il répond aux normes de sécurité requises pour transporter les voyageurs », a précisé le ministre.
Sur l’importation des bus de moins de 5 ans que l’Algérie a décidé d’autoriser, Said Sayoud a révélé que les opérateurs demandent d’autres avantages, dont une exonération des droits de douane. « Si on accorde une exonération des droits de douane pour les bus de moins de 5 ans, qu’est-ce que l’opérateur va nous apporter ? », a-t-il expliqué, en laissant entendre que cet avantage peut être accordé à des importateurs de bus neufs ou électriques.
En plus de la vitesse excessive, la surcharge, le comportement dangereux des chauffeurs de bus sur les routes, certains ont pointé du doigt la problématique liée aux tensions récurrentes sur le marché de la pièce de rechange et la hausse des prix de ces produits, ce qui alourdit les frais de maintenance de ces moyens de transport en commun. Plus globalement, la tragédie de Oued el Harrach remet sur la table la question principale qui est celle des conditions de mobilité des Algériens.
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