Politique

Le FFS appelle à un « compromis »

Face à une situation interne marquée par « l’absence de perspectives » et face aux enjeux auxquels l’Algérie est confrontée, le FFS a renouvelé ce samedi son appel à l’élite nationale et à la classe politique afin d’« assumer leurs responsabilités » en s’impliquant davantage pour parvenir à un consensus autour des questions qui engagent l’avenir de la Nation.

« Dans cette conjoncture particulièrement sensible, nous renouvelons notre appel aux élites, en général, et à la classe politique en particulier à assumer leurs responsabilités et à assimiler les nouvelles donnes aux niveaux national, régional et international et à s’y adapter à tous les niveaux afin que nous puissions accompagner les aspirations populaires vers la liberté, la démocratie et la justice sociale en leur offrant des espaces de lutte qui leur redonnent espoir (…) », a lancé le premier secrétaire du parti Youcef Aouchiche à l’occasion de la célébration du 60 éme anniversaire de la création du FFS organisée à la salle « Ibn Khaldoun » à Alger. 

Devant une salle archicomble, le premier secrétaire du plus vieux parti d’opposition en Algérie a jugé impératif l’engagement des algériens en faveur d’un « compromis » et d’un « consensus ». 

«Alors que nous vivons dans ces conditions caractérisées par l’absence d’horizon, nous devons tous être conscients que tout retrait et toute défection, quelle qu’en soit la forme, ne feront qu’aggraver la situation. Jour après jour apparaît la nécessité de s’engager politiquement, de s’organiser, de faire des concessions et de parvenir à un consensus sur des questions fondamentales et cruciales liées au présent et à l’avenir de la nation », a-t-il estimé.

 Face à un contexte mondial en pleine mutation et ses éventuelles répercussions sur l’Algérie, le FFS juge nécessaire de se « préparer » pour faire face aux multiples défis auxquels nous seront confrontés. 

« Nous devons plus que jamais nous préparer à faire face aux défis extérieurs qui en découlent, et nous n’avons d’autres choix que de participer avec toutes les cartes dont nous disposons à façonner ce système international afin que nous puissions avoir un avenir et un rôle dans celui-ci ». 

Une ambition qui ne peut toutefois s’accomplir sans un débat, un consensus internes et des réformes audacieuses.

 « Mais, il n’en demeure pas moins que toute aspiration de ce type doit s’accompagner de stabilité, d’harmonie interne, de débats et d’un consensus national sur les options stratégiques pour notre pays, ainsi que du lancement de réformes politiques et économiques structurelles qui vont dans ce sens », soutient Youcef Aouchiche.

Favorable à l’adoption d’une « approche nationale globale » et à une « ouverture » d’un débat sur ces enjeux, le FFS rappelle que ce qui accroît les « risques », c’est l’absence d’un « projet national ».

 « Ce qui accroît la gravité de la situation internationale et régionale, c’est notre contexte national interne, caractérisé par l’opacité, l’impasse et l’absence d’un projet national clairement défini et global qui mette fin au nouvel état de détérioration dans lequel nous vivons ». 

Selon la formation fondée par le défunt, Hocine Ait Ahmed, l’approche optimale et la plus efficace pour trouver des solutions à nos problèmes internes et faire face aux défis et risques externes est la suivante : « Dans le dialogue et non pas dans la logique de pensée et de gestion unilatérales », «dans le compromis et le consensus et non pas dans l’entêtement et l’exclusion », «en rétablissant le respect du politique et des partis, et non pas en désertifiant la scène politique et en marginalisant les partis » et «en relançant le débat public, et non pas en fermant systématiquement et en diabolisant les opinions contraires et opposantes ».

 Pour lui, le « front national » est synonyme de rapprochement des algériens dans un climat d’ouverture, de franchise et de partage des charges de cette étape pour fortifier la nation et protéger notre sécurité nationale. 

« Il est impossible de garantir l’engagement de nos concitoyens avec des discours qui dénient la réalité et des structures et organisations factices sans ancrage populaire, mais c’est plutôt cela qui les fera échouer dans les bras des extrémistes et dont les réactions sont imprévisibles », met en garde le FFS

Evoquant son initiative politique lancée récemment, le FFS rappelle qu’elle vise à transcender les divergences idéologiques, redonner espoir aux algériens, restaurer l’exercice politique pour consacrer les espaces de libertés et trouver des solutions aux questions complexes qui se posent au pays.

 « Nous lui fixons également des objectifs qui seraient des points de départ acceptables pour tous. Elle vise à surmonter les différences idéologiques sans les nier. Nous cherchons à être consensuels et constructifs. Elle n’est dirigée contre aucun parti et n’entre en concurrence avec aucune autre initiative », a assuré M. Aouchiche, allusion sans doute à l’initiative de Abdelkader Bengrina et celle des partis d’opposition.

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