Société

Le fils du PDG de Sonatrach impliqué dans des transferts internationaux suspects

Le fils de l’actuel PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, aurait essayé de transférer des fonds depuis le Liban vers Hong Kong par le biais notamment du cabinet Mossack Fonseca, impliqué dans le scandale financier des Panama Papers, rapporte le site E-Bouse d’Algérie qui cite une enquête du journal arabophone libanais Daraj.

L’éclatement du scandale des Panama Papers a poussé Abdelhakim Benferhat, fils de Noureddine Benferhat, ancien officier du DRS reconverti dans le business, à se retirer en juin 2016 d’un montage offshore où était associé avec Nacim Ould Kaddour, fils du patron de Sonatrach.

Synergex Group S.A, est le nom de l’une des compagnies seychelloise fournies à Ould Kaddour par Mossack Fonseca via la société fiduciaire libanaise Saad, Debs & Partners Law Firm. La deuxième compagnie est dénommée Farahead Equipment Energy Limited et a été constituée en 2013.

Ces deux entreprises devaient prendre part dans une société à constituer à Hong Kong, qui serait gérée par des administrateurs locaux et servirait à l’ouverture d’un compte dans une banque hongkongaise.

« Les collègues de Hong Kong nous ont indiqué qu’il n’y a aucune garantie pour l’ouverture du compte même s’ils fournissent les services nécessaires à la création d’une société à Hong Kong  parce que les banques de la place vont devoir examiner la nature du business de votre client », a expliqué un responsable de Mossack Fonseca, avant d’affirmer au sujet de la compagnie d’Ould Kaddour : « Votre business est sensible et l’Algérie qui représente l’essentiel de son marché est un pays à haut risque. Cela ne plaide pas pour l’ouverture du compte. Ils vous demandent si la compagnie exerce d’autres activités et si vous pouvez fournir les pièces justificatives ».

Le pessimisme inhabituel de Mossack Fonseca trouverait son explication dans les informations que lui avait fournies Saad, Debs & Partners Law Firm quant à la provenance des revenus de la société seychelloise Farahead Equipment Energy Limited, qui fait partie du montage offshore associant Ould Kaddour à Benferhat.

Une pièce jointe d’un email où Nacim Ould Kaddour est mis en copie avec Abdel Hakim Benferhat détaille l’objet et la nature du business de cette compagnie Seychelloise.

« Une société, ayant une expérience de quinze années et réalisant un chiffre d’affaires annuel de 10 à 12 millions d’euros, qui fournit des biens et des services pour l’industrie pétrolière. Elle compte des administrateurs et des actionnaires libanais et désignés par Mossack Fonseca, 88 employés en Algérie, 20 employés au Liban et 12 employés aux Emirats Arabes Unis. Son principal business se fait en Algérie, elle a  une présence aux Emirats Arabes Unis et  bientôt à Hong Kong et prévoit un volume d’activité mensuel de 1 à 1,5 million d’euros ».

Or selon Daraj, la description est fausse. La compagnie Farahead ne serait en effet pas enregistrée au Centre national du registre de commerce (CNRC) algérien et elle n’a jamais fourni de services à Sonatrach, à ses filiales ou à ses associés.

Selon la même source, l’activité de la compagnie qui lui aurait permis de provisionner les comptes libanais de Nacim Ould Kaddour à la Société Générale de Banque au Liban (SAL) et à la First National Bank aurait permis de financer l’acquisition de l’appartement de Neuilly-sur-Seine, où le mètre carré est le plus cher en France. C’est dans cet appartement que l’actuel PDG de Sonatrach et sa famille se seraient installés à la sortie de prison d’Ould Kaddour en 2009.

Le fils du PDG de Sonatrach est également propriétaire de près de 72.000 m² de terrains à Ibiza, selon des documents révélés par TSA en juillet 2017.

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