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Le financement non conventionnel approuvé : l’option planche à billets se précise

Le financement non conventionnel approuvé : l’option planche à billets se précise

New Press

C’est officiel. L’Algérie va recourir au financement non conventionnel pour faire face à la crise. Le Conseil des ministres a adopté, ce mercredi 6 septembre, un projet de loi portant amendement de la loi sur la Monnaie et le crédit, « pour introduire le financement non conventionnel au profit du Trésor public », annonce un communiqué de la présidence de la République.

Avec cette réforme, la Banque d’Algérie sera autorisée « à prêter directement au Trésor public, afin de permettre à ce dernier de financer les déficits du budget de l’État, de financer la dette publique interne, et d’allouer des ressources au Fonds national de l’investissement », précise le communiqué.

Une réforme radicale

Concrètement, la Banque d’Algérie sera autorisée à acheter des bons du Trésor sur le marché primaire, autrement dit à l’émission. Actuellement, la banque centrale est autorisée à acheter ces bons uniquement sur le marché secondaire (à la revente) auprès des banques commerciales et des organismes financiers. Avec cette réforme, la Banque d’Algérie va donc financer directement le Trésor public.

Reste à savoir jusqu’à quel niveau ce financement pourra se faire sans création monétaire via la fameuse planche à billets. C’est tout le risque que représente ce choix destiné à éviter le recours à l’endettement extérieur.

L’autre interrogation concerne la finalité de cette stratégie. Selon le communiqué du Conseil des ministres, « ce mode de financement exceptionnel sera instauré pour une durée de cinq années ». Le gouvernement, qui se veut rassurant, promet qu’il « sera accompagné de la mise en œuvre d’un programme de réformes structurelles économiques et financières, destinées à rétablir l’équilibre des finances publiques ainsi que l’équilibre de la balance des paiements ».

Une période difficile

« Le financement non conventionnel a été introduit par un certain nombre de pays développés (Japon, États-Unis, Royaume Uni par exemple), pour faire face aux effets de la crise financière mondiale sur leur développement. L’Algérie va recourir temporairement à ce même financement après avoir résisté trois années durant, aux effets d’une crise financière sévère induite par une grave chute des prix des hydrocarbures », poursuit le communiqué.

« Ce faisant, notre pays évitera un arrêt de son processus de développement économique et social, en même temps, qu’il se ménagera une période de transition en vue de finaliser ses réformes économiques et financières », ajoute le texte.

Pour le président Bouteflika, « si le recours au financement non conventionnel permet au pays de continuer d’avancer, cette formule novatrice interpelle également chacun pour prendre conscience de la difficulté de la période et du sursaut que cela exige ».

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