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Le gouvernement Bedoui, symbole de la cassure entre le régime et le peuple

Le gouvernement Bedoui, symbole de la cassure entre le régime et le peuple

En matière d’impopularité, le gouvernement Bedoui bat tous les records. Près de cinq mois après sa nomination par le président déchu Abdelaziz Bouteflika, le 1e avril, en pleine révolte populaire, l’exécutif enchaîne les déconvenues sur tous les plans.

La plus récente et la plus grave est le drame qui s’est produit au concert du rappeur Soolking jeudi soir au stade du 20 août à Alger, ou cinq jeunes à la fleur de l’âge, ont perdu la vie, dans une bousculade. Deux jours après, la ministre de la Culture, Meriem Merdaci, présentait sa démission de son poste, suivie du limogeage du patron de la DGSN.

« On observe aujourd’hui une société qui organise de façon pacifique des marches millionnaires et des pouvoirs publics incapables de gérer un concert de musique », assenait la veille Abdelaziz Rahabi, ancien ministre.

En plus d’être illégitime et rejeté par le peuple, le gouvernement Bedoui continue d’étaler son incompétence au grand jour. Ses ministres sont indésirables et ils l’ont vérifié à plusieurs reprises sur le terrain.

Lundi, en visite à Djanet dans la wilaya d’Illizi, une délégation de six ministres conduite par le ministre de l’Intérieur a été chassée par des habitants en colère, alors qu’elle inspectait un bâtiment officiel.

La colère des habitants de cette ville du sud du pays s’est une nouvelle fois manifestée lors d’une réunion du ministre de l’Intérieur avec des membres de la société civile qui ont dénoncé à haute voix la lenteur dans la conduite des projets de développement local.

Le ministre de l’Intérieur a promis de prendre des mesures et de transmettre au Premier ministre Noureddine Bedoui les doléances de la population locale, sans convaincre. L’actuel Premier ministre occupait le poste de ministre de l’Intérieur du temps de Sellal et Ouyahia. Il ne peut pas ignorer les nombreux problèmes de développement auxquels sont confrontés nos villes et villages.

Salah Eddine Dahmoune était ex-secrétaire général du ministère de l’Intérieur sous Bedoui. Ses propos sur la prise en charge des problèmes de la population locale pouvaient être perçus, à juste titre, comme une manière de gagner du temps en formulant de nouvelles promesses qui ne seront jamais tenues. À Illizi, il a pu mesurer à quel point le discours sur les « réalisations du pouvoir » ne passaient plus.

La visite de la délégation à ministérielle à Illizi a révélé aussi la cassure profonde entre le régime et la population, et l’ampleur des dégâts occasionnés au pays par la gestion chaotique de Bouteflika. Pour les Algériens, il n’y a plus rien à attendre de ce gouvernement. Son chef n’a fait aucune visite sur le terrain, aucune déclaration publique. Même les comptes-rendus des réunions du gouvernement se font sans images ni photos.

Des personnalités de l’opposition, même celles qui soutiennent le dialogue mené par le Panel, exigent le départ de Bedoui et de son gouvernement, comme gage de bonne volonté de la part du régime, de satisfaire les demandes du peuple et d’organiser une présidentielle transparente.

Son maintien, contre la volonté du peuple, se révèle aujourd’hui comme une perte de temps dont le pays aurait pu faire l’économie, dans un contexte de grave crise politique.

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