Économie

Le groupe ETRHB devient propriété de l’État algérien

Ali Haddad, l’un des hommes fort durant les dernières années du règne chaotique du président déchu Abdelaziz Bouteflika, perd tout. Condamné à plusieurs lourdes peines de prison dans des affaires de corruption, l’ex-président du FCE croupit dans la prison de Tazoult à Batna.

Il purge une peine de 18 ans de détention. Son dernier et ultime recours introduit auprès de la Cour suprême a été rejeté, ce qui confirme la condamnation en appel dont il fait l’objet, et qui a été prononcée le 11 mars 2020 par la Cour d’Alger.

Outre la condamnation d’Ali Haddad à une lourde peine de prison, la justice a ordonné la saisie de ses biens.

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Le 27 mai, la Cour suprême a rejeté les pourvois en cassation introduits par le parquet général, le Trésor public et l’ensemble des accusés dans les affaires d’Ali Haddad et des frères Kouninef, l’autre symbole de l’oligarchie algérienne constituée sous le règne de Bouteflika.

Les travailleurs en congé d’office

Résultat : le groupe ETRHB et toutes ses filiales ainsi que ses biens deviennent la propriété du Trésor public, et donc de l’État algérien, selon une note de service publiée le 3 juin par cette société spécialisée dans le BTP, et qui a été partagée ce dimanche sur les réseaux sociaux.

Dans cette note destinée aux travailleurs du groupe et signée par l’administrateur de l’ETRHB, il est indiqué que toute décision concernant l’entreprise est du « ressort de l’État », et ce après des mesures de transfert effectif de propriété qui seront prises bientôt.

Le groupe annonce que cette nationalisation va engendrer des changements à tous les niveaux au niveau de l’entreprise et de son fonctionnement : règlement intérieur, les contrats en cours, les registres de commerce…

En attendant la nationalisation effective du groupe ETRHB, l’administrateur a décidé de mettre l’ensemble des travailleurs en congé annuel, tout en assurant un service minimum.

L’administrateur promet aussi de régler l’ensemble des problèmes en suspens dont le retard dans le versement des salaires, les cotisations patronales non versées à la CNAS et à la Cacobath, le remboursement des crédits aux différents organismes ainsi que la préparation d’un plan de travail et de gestion pour l’avenir.

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