Lancé en 2006, Maghreb Leasing Algérie (MLA) est un établissement spécialisé dans le crédit-bail suite à l’obtention de son agrément de la Banque d’Algérie.

Afin de continuer sa progression en 2024 à travers son réseau composé de 14 agences commerciales réparties sur le territoire national, MLA vient de lancer, avec succès, une émission obligataire institutionnelle de trois milliards de dinars.

Dans cet entretien, El Amine Senouci, président du directoire de MLA, nous parle du marché algérien du leasing, du succès de l’emprunt obligataire, des projets de cet établissement…

Vous venez de lancer avec succès une émission obligataire de 3 milliards de dinars. Pourquoi cette émission et comment expliquez-vous ce succès ?

Effectivement, cela fait partie du plan de refinancement de MLA dans le cadre de l’exercice de son activité qui réside dans l’intermédiation financière. Notre établissement se base sur trois principaux modes de refinancement : les fonds propres de MLA, le financement à travers les lignes de crédits bancaires ainsi que les emprunts obligataires.

Cette émission a récemment eu lieu suite à l’obtention du visa de la Cosob durant le dernier trimestre de 2023. Une opération réalisée avec succès en levant 3 milliards de dinars, soit 100 % de souscription par rapport à ce qu’a émis MLA sur le marché. Un levier supplémentaire dans le monde de refinancement de Maghreb Leasing Algérie et dans le financement de son activité.

Quels sont les projets de développement de MLA ?

Nous avons beaucoup de projets à développer. À court terme, le principal objectif de MLA est de rester leader sur le marché algérien du leasing, mais aussi d’être un acteur incontournable dans la modernisation et l’innovation de l’activité financière au sens large.

MLA, enchaîne pour la quatrième année consécutive un positionnement en tant que leader sur ce marché. Nous ambitionnons de le rester en 2024 et tout au long des prochaines années.

À moyen terme, nous visons à développer de nouveaux produits. MLA commercialise aujourd’hui le Leasing Financier ainsi que le Leasing opérationnel, communément appelé la LLD (location longue durée).

D’autres produits financiers sont également au menu, à l’exemple du factoring, un produit pensé et maturé dans notre entreprise pour être prochainement commercialisé en Algérie. L’expérience de notre groupe TLF (Tunisie Leasing et Factoring) sera de nature à apporter son expertise dans le développement de ce produit en Algérie.

D’autres projets sont également au menu pour MLA, à l’image de la cotation de l’établissement en Bourse d’Alger.

Quel est l’impact de la réouverture du marché algérien de l’automobile sur le leasing ?

Positif, on l’espère ! Je tiens à souligner cependant que nous avons tendance à penser que le véhicule et le leasing sont étroitement liés. Ce qui n’est pas totalement faux, mais le leasing ne se réduit pas uniquement au véhicule.

Aujourd’hui, MLA accompagne la PME algérienne dans l’ensemble de ses investissements : immobiliers, équipements, matériel roulant, matériel médical, informatique…

Le véhicule n’est bien évidemment pas en reste. Le retour à la disponibilité au sein du marché local confortera inévitablement et augmentera l’activité de manière générale et de MLA en particulier.

Les demandes des PME sont-elles centrées sur des besoins liés à l’exploitation ?

En termes de financement, nous faisons face à plusieurs types de besoins, cela peut être relatif à des investissements dans l’immobilier, que nous proposons uniquement pour les professionnels (sièges, locaux, cabinets …), mais aussi sur d’autres secteurs à l’image du BTP, de l’industrie, des services ou encore du domaine de la santé.

L’une des forces de MLA est de varier ses placements et ses accompagnements afin d’éviter la dépendance d’un secteur d’activité, l’atomisation du risque au niveau de MLA fait partie de ses principales lignes conductrices.

Que représente le marché du leasing en Algérie ?

Très peu. Nous sommes environ une douzaine d’opérateurs à proposer du leasing financier que ce soit à travers des banques ou les établissements financiers de la place.

En Algérie, le total annuel de placements en leasing ne dépasse pas les 55 à 60 milliards de dinars. 55 à 60 milliards de dinars, cela représente à peine 1 % du total des crédits débloqués par an. C’est dire la marge de progression qui subsiste pour le développement du leasing en Algérie.

Le taux de pénétration du leasing en Algérie reste donc très timide. Un travail de vulgarisation et de communication est donc à effectuer par les acteurs de ce secteur.

Je souligne d’ailleurs que, souvent, lorsque nous commercialisons nos produits en dehors d’Alger et des grandes villes, nous constatons que les professionnels ne sont pas forcément familiers avec le leasing, leurs connaissances financières se limitant au crédit bancaire. Il est donc impératif de promouvoir le produit, le vulgariser et le rendre accessible aux PME qui demeurent le moteur de l’économie.

Quelle est la différence entre le leasing et le crédit classique ?

Ce qui est important de savoir, c’est que le leasing est un produit financier complémentaire (et non concurrent) au crédit bancaire classique.

Le leasing est une forme de location-vente. Le crédit-bailleur achète le bien et le met à la disposition du crédit-preneur sous forme d’une location, générant des mensualités sur une période convenue d’avance. Au terme de la période de location, le bien devient propriété du crédit-preneur.

C’est donc une location en contrepartie de loyers perçus mensuellement et assortie à la fin d’un transfert de propriété vers le crédit-preneur. L’un des avantages du leasing comparativement au crédit classique, est le fait qu’il s’agisse d’un levier de financement rapide, simple et qui ne nécessite pas nécessairement de patrimoine immobilier à donner par le crédit-preneur en guise d’hypothèque (en garantie).

La principale caractéristique du bien financé est que ce dernier soit la propriété du crédit-bailleur pendant la période du bail. Cet avantage demeure de taille lorsqu’on connaît les difficultés de la PME algérienne à constituer un patrimoine immobilier ou d’autres garanties réelles.

Quels sont vos projets pour 2024 ?

Nous sommes très fiers d’être parmi les acteurs financiers qui essayent de promouvoir le leasing en Algérie au service des PME, moteur de toute économie à travers le monde.

MLA aspire à poursuivre son développement à travers l’extension de son activité et son réseau dans tout le pays. Maghreb Leasing Algérie est déjà présent dans 12 wilayas à travers 14 agences commerciales.

MLA c’est aussi 135 collaborateurs et collaboratrices toutes et tous issus de l’université algérienne. Notre slogan « Plus proches pour aller plus loin » en dit long sur notre volonté de développement de pérennité sur le marché algérien.

Pour 2024, nous aspirons à être encore plus proches de notre clientèle et de nos partenaires.

Vidéo| Entretien avec le président du directoire de #MLA : « Le taux de pénétration du leasing est très timide en Algérie » pic.twitter.com/QxNU0oX09e

— TSA Algérie (@TSAlgerie) January 16, 2024