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Le maire sortant d’Alger-Centre règle ses comptes avec ses adversaires

Le maire sortant d’Alger-Centre règle ses comptes avec ses adversaires

Mohamed / NEWPRESS

ENTRETIEN. Abdelhakim Bettache est candidat à sa propre succession à la tête de l’APC d’Alger-Centre dans le cadre des prochaines élections locales. Après avoir quitté le parti d’Amara Benyounes, il s’est présenté en tant que candidat indépendant ; à la tête de « La perle d’Alger ».

Vous vous dites satisfait du bilan de votre premier mandat tout en reconnaissant n’avoir pas réussi à régler certains problèmes. Lesquels ?

J’avais promis par exemple une piscine semi-olympique au niveau de Bellili (la Haute Casbah). Le projet n’a pas encore été réalisé puisque le terrain de 1200 m² (qui appartenait à un privé) est en voie de régularisation. Toujours au niveau de Bellili, j’ai promis une salle omnisports qui a été réalisée à 40%. J’ai promis aussi une commune propre.

Aujourd’hui, on peut dire qu’Alger-Centre est la commune la moins sale de la capitale. Durant ces cinq années, nous avons pu faire beaucoup de choses. Nous avons terminé la réhabilitation de tous les jardins à l’exception du parc Liberté, achevé à 90%. Dans plusieurs quartiers de la commune, j’ai réalisé des stades et des espaces pour les enfants. Pour les stades qui existaient déjà, je les ai réhabilités. Alger-centre est la seule commune à l’échelle nationale qui travaille jusqu’à 23 heures à l’exception du vendredi. Elle a été choisie par le ministère de l’Intérieur pour le lancement de la e-commune en 2018.

Vous avez fait de nombreuses promesses au début de votre mandat pour redynamiser le centre-ville, sans y parvenir. Pourquoi ?

Changer les mentalités est quelque chose de difficile. Mais concernant la vie nocturne par exemple, les cafés travaillent maintenant jusqu’à 23 heures. Évidemment, ce n’est pas le cas de tout le monde. Avec certains, on joue encore au chat et à la souris. Pour les commerçants, j’ai mené un long combat pour qu’ils ouvrent la nuit. Malheureusement, le ministère du Commerce n’a pas marché au début. Ce n’est qu’à partir de l’année passée qu’il a commencé à s’impliquer. Le département ministériel a notamment amené les commerçants à laisser les enseignes allumées durant la nuit après la fermeture. La plupart des immeubles sont en train d’être réhabilités. La commune d’Alger-centre a dégagé 3,55 milliards DA pour la réhabilitation (des immeubles) notamment dans les quartiers populaires. Nous avons par exemple commencé les travaux au quartier Ahmed Chaïb (ex-rue Tanger) où la commune a consacré 1,55 milliard DA. Ce n’est qu’une première tranche. Je suis assez satisfait de mon bilan. J’ai concrétisé 70% de ce que j’ai promis en 2012 même avec un manque de prérogatives.

Vos concurrents refusent de parler de manque de prorogatives. Le candidat du RND dit que « quand on est un bon manager, on gère les contraintes et non les moyens »…

Je suis entièrement d’accord. J’ai d’ailleurs géré ma commune avec des contraintes notamment en ce qui concerne le parcomètre (le maire n’a pas les prérogatives pour sa mise en place, NDLR) et la réhabilitation du vieux bâti. Durant ces cinq dernières années, je n’ai pas croisé les bras. J’ai bossé et j’étais constamment sur le terrain. Nous avons relancé pas mal de projets qui étaient bloqués notamment à travers les réunions avec les responsables de l’administration. Quand on choisit d’être candidat, tête de liste, on doit assumer nos responsabilités.

Cela fait dix jours que vous êtes en campagne. Comment faites-vous pour convaincre la population d’aller au vote malgré les trottoirs éventrés, les échafaudages suspendus durant plusieurs mois ?

D’abord, ce sont les grands chantiers de la réhabilitation. Il faut terminer l’enfouissement des réseaux. Il est vrai que la société Kahrif est en retard. Au niveau de la rue Didouche Mourad, il reste que 150 mètres d’enfouissement du réseau. Ensuite, je peux vous assurer que notre liste a la confiance des citoyens et cela grâce au travail de proximité que nous avons mené durant ces cinq dernières années. Les citoyens d’Alger-Centre répondent massivement à chaque fois que je leur fait appel.

Il faut savoir aussi que je suis parmi les rares candidats qui habitent réellement dans la commune d’Alger-Centre. Le candidat du RND habite à Saoula. Dans les papiers (qu’il a présentés), il a mentionné l’adressé du 7, rue Larbi Ben M’hidi. Sauf que celle-ci est une bouche de métro. Il a donc falsifié ses papiers. Lors de la révision annuelle des listes électorales, la commission présidée par un magistrat a radié sa carte d’électeur. Donc, il reste toujours candidat alors qu’il ne peut même pas voter le jour j. Le candidat du MPA habite à Bab Ezzouar. Il a quitté Alger-Centre dans le cadre d’un relogement. Celui du FLN habite à Beni Messous. Et c’est un ex-P/APC de Bab El Oued.

Sept candidats ont dénoncé des dépassements que vous auriez commis. Que répondez-vous ?

Au lieu de mener une campagne électorale de proximité, de se rendre dans les quartiers populaires, de présenter un projet capable de convaincre les citoyens et les pousser à aller voter, ils s’intéressent à M. Bettache. J’espère vraiment qu’ils continueront à s’intéresser à moi puisqu’ils me permettent d’être pratiquement seul sur le terrain. Je suis très à l’aise. Ils se cachent derrière cette lettre puisqu’ils n’existent qu’à travers ce genre d’écrits. Si je suis en train d’utiliser quelque chose de la mairie, ils peuvent ramener des photos. Nous avons dans le territoire de notre commune un tribunal qui est situé à Abane Ramdane. La loi est claire. On peut éventuellement parler de certains dépassements dans l’affichage. Mais ce sont des actes isolés. En tant que candidat libre, beaucoup de citoyens demandent mes affiches et mes posters pour les accrocher. C’est un message de soutien. On ne peut pas tout contrôler à 100%. Je conseille mes amis concurrents de se baser sur le travail de proximité et de présenter un projet pour les habitants.

Avez-vous été interpellé par le wali d’Alger après cette lettre ?

Pour être interpellé, il faut avoir du concret. À Alger, il y a une commission de wilaya chargée de surveillance. Elle est notamment présidée par un magistrat. Elle est composée aussi de magistrats qui font des tournées quotidiennement avec des appareils photos. S’il y a des moyens que j’utilise illégalement, ils m’auraient déjà interpellé.

Pour les sept candidats, je suis le seul à occuper la rue et être présent dans tous les quartiers et à occuper les deux salles de cinéma

Pourquoi les poids lourds de la politique ne se présentent pas aux élections locales ?

Nous ne sommes pas arrivés à ce stade. Nous avons une démocratie et un pluralisme qui a moins de trente ans d’existence. On est en train de se construire.

En 2014, des mesures, dont un nouveau redécoupage et la création d’une police municipale, ont été annoncées à l’issue d’une réunion à la wilaya d’Alger présidée par le Premier ministre. Est-ce que le projet a été finalement abandonné ?

Je ne crois pas que ce soit abandonné. L’avant-projet du statut particulier d’Alger sera peut-être présenté à l’APN en 2018.

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