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Le Maroc va extrader un musulman Ouïghour vers la Chine

Le Maroc va extrader un musulman Ouïghour vers la Chine

Un membre de la minorité musulmane des Ouïghours, détenu au Maroc, est sur le point d’être extradé vers la Chine, malgré les protestations de nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme.

Le royaume est décidément prêt à tout pour s’assurer le soutien des grandes puissances.

Il se croyait à l’abri dans un pays musulman, mais il a fait une terrible erreur. Yidiresi Aishan, 34 ans, a été arrêté en juillet dernier à son arrivée à l’aéroport de Casablanca, en provenance de Turquie où il est établi et travaille comme informaticien depuis 2012.

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Il faisait l’objet d’une notice rouge d’Interpol émise à la demande de la Chine qui l’accuse de « terrorisme » et qui a motivé sa demande d’extradition par « le travail qu’il a effectué par le passé pour des organisations ouïghours ».

Bien que la notice ait été par la suite annulée par Interpol « en se fondant sur de nouvelles informations reçues par son secrétariat », selon Amnesty International, le ressortissant chinois n’a pas été relâché par les autorités marocaines.

Ce jeudi 16 décembre, son avocat a annoncé à l’AFP que la Cour de cassation a donné son aval pour son extradition. « C’est psychologiquement très dur pour lui », a indiqué Me Miloud Kandil qui dit ignorer pour le moment la date prévue pour l’extradition de son client.

Amnesty International signale que Yidiresi Aishan  « court un risque grave d’être placé en détention arbitraire et torturé s’il est transféré de force vers la Chine ».

« Risque grave d’être placé en détention arbitraire et torturé »

« Selon le principe de non-refoulement, nul ne doit être renvoyé vers un pays où il courrait un risque réel d’être torturé ou soumis à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ou à d’autres graves atteintes aux droits humains », avait rappelé l’organisation internationale après son arrestation en juillet dernier.

Le sort de la communauté musulmane Ouïghour, qui représente la moitié des 25 millions d’habitants de la province du Xinjiang, fait l’objet d’un bras de fer entre les Occidentaux et Pékin. L’AFP reprend les chiffres d’experts étrangers qui estiment que « plus d’un million de Ouïghours sont ou ont été détenus dans des camps de rééducation politique ».

Yidiresi Aishan se croyait sans doute à l’abri d’une arrestation ou d’une extradition en se rendant dans un pays musulman. Le roi du Maroc Mohamed VI a réitéré à plusieurs reprises la démarche pragmatique de sa politique étrangère, où seuls les intérêts de son pays prévalent.

Il y a une année, il a franchi le pas de la normalisation avec Israël en contrepartie de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

La Chine détient d’importants investissements au Maroc. Le 29 octobre dernier, elle a fait partie des membres du Conseil de sécurité qui ont voté pour la résolution 2602 sur le Sahara occidental, jugée favorable au Maroc. Seules la Russie et la Tunisie s’étaient abstenues.

 

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