Société

Le ministère de la Santé durcit la procédure d’installation des médecins spécialistes

Le ministère de la Santé a instruit les Directeurs de la Santé et de la Population des wilayas (DSP) d’appliquer une nouvelle procédure pour l’installation des médecins spécialistes libéraux et des laboratoires privés d’analyses médicales.

Alors que l’installation des spécialistes était jusqu’à présent plutôt libre et laissait aux praticiens le choix de leur lieu d’installation, cette nouvelle instruction restreint cette liberté en soumettant la décision finale concernant le lieu de l’installation du médecin spécialiste à l’avis d’une commission nationale et à celui des DSP.

« Dans le cadre de la mise en œuvre de la carte sanitaire et dans un souci de couverture médicale spécialisée équilibrée sur l’ensemble du territoire nationale, je vous informe que toute demande d’ouverture, de fermeture et transfert de cabinet de praticien spécialiste y compris les laboratoires d’analyses médicales est soumise à compter du 20 juin 2018 à examen par une commission nationale », a écrit le ministère de la Santé dans son instruction datée du samedi 9 juin.

Selon l’instruction, le médecin spécialiste qui souhaite s’installer dans une localité devra adresser une demande au Directeur de la Santé de la wilaya d’installation en renseignant un « formulaire A ». Le DSP renseignera à son tour un « formulaire B » et transmettra le dossier à la  « commission centrale »  en y incluant son avis qui devra être « axé sur l’existence et le nombre de praticiens de la même spécialité, en exercice libéral ou public dans la commune, daïra, wilaya, leur répartition territoriale au niveau de la wilaya ».

Une fois sa demande étudiée, le médecin spécialiste postulant à l’installation en cabinet libéral pourra recevoir un « avis favorable pour la localité demandée » ou un « avis favorable sous condition d’installation dans une localité de la même wilaya ou de wilayas environnantes listées en choix possibles par la commission ».

En clair, le médecins spécialiste qui voudra pratiquer en libéral pourra se retrouver dans une situation où ils ne peut s’installer dans la localité qu’il a choisie ou même être « affecté » dans une autre wilaya que celle dans laquelle il réside ou a souhaité s’installer.

Pour les médecins spécialistes insatisfaits de la décision de la commission centrale, l’instruction prévoit la possibilité d’introduire un recours auprès de la même commission.

Cette nouvelle mesure qui vient en application de la carte sanitaire, projet cher pour le ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui, est déjà rejetée et décriée par les médecins spécialistes et les résidents en sciences médicales qui ont été nombreux sur les réseaux sociaux à la décrire comme étant un moyen d’instaurer un « service civil à vie ».

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