search-form-close
Le partenariat public-privé, prélude à une relance des privatisations ?

Le partenariat public-privé, prélude à une relance des privatisations ?

DR
En pleine période de vaches maigres financières, le gouvernement tente d’explorer de nouvelles alternatives au financement budgétaire des infrastructures économiques. Le partenariat public-privé est l’une d’entre elles. Pour l’instant, l’utilisation de cette option s’est limitée à ce qui relève de la « gestion déléguée » ou du « contrat de management », pour mieux gérer un service public.

La tripartite de la rentrée 2017 avait été initialement fixée au 23 septembre. À l’initiative du gouvernement Tebboune, sa programmation  insistait sur « l’importance de la préservation du Pacte économique et social conclu en 2014 » qui a failli être compromis par les tensions de l’été. Une date sans doute trop proche de la formation du nouveau gouvernement Ouyahia qui a préféré la retarder pour mieux en (re)définir l’ordre du jour .

La réunion des partenaires sociaux se tiendra finalement samedi prochain 23 décembre. Son contenu devrait être révélé ce jeudi à l’issue d’une réunion préparatoire qui examinera les points à soumettre à l’ordre du jour. Selon les informations recueillies par TSA, les débats de cette nouvelle édition de la Tripartite seront dominés par le thème du partenariat public-privé (PPP).

Une « charte du partenariat public-privé »

C’est ainsi qu’on annonce que le Forum des chefs d’entreprises (FCE), auquel devraient se joindre plusieurs autres organisations patronales privées, signera samedi prochain avec le gouvernement et l’UGTA une charte relative au partenariat public-privé.

La signature de ce « pacte » avait été évoquée pour la première fois, lors de la troisième édition de l’université du FCE par le patron de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, en présence du Premier ministre Ahmed Ouyahia.

En pleine période de vaches maigres financières, le gouvernement tente d’explorer de nouvelles alternatives au financement budgétaire des infrastructures économiques. Le partenariat public-privé est l’une d’entre elles. Pour l’instant, l’utilisation de cette option s’est limitée à ce qui relève de la « gestion déléguée » ou du « contrat de management », pour mieux gérer un service public.

On dénombre déjà plusieurs expériences dans ce domaine qui associent uniquement des entreprises étrangères à un partenaire public algérien, à l’instar des accords SEAAL-Suez Environnement, SEOR Oran dans la gestion de l’eau, mais aussi le management de l’aéroport d’Alger (avec ADP), la gestion du métro d’Alger (avec la RATP) ou encore la gestion hôtelière (Group ACCOR/ONAT).

Mais le PPP pourrait aussi s’étendre à l’avenir, de façon plus ambitieuse, au financement de la réalisation d’un projet par des entreprises privées, qui seront rémunérées directement ou pourront bénéficier de l’exploitation du projet pendant une longue durée.

La principale expérience connue dans ce domaine en Algérie est celle qui concerne la réalisation du futur port du Centre à El Hamdania (Cherchell) et qui associe un partenaire public algérien à des entreprises chinoises.

Vers une relance des privatisations d’entreprises publiques ?

Pour l’instant, les expériences de partenariat public-privé mises en œuvre en Algérie restent de portée limitée et ont été réalisées quasi – exclusivement avec des entreprises étrangères. Nombre d’entreprises privées algériennes qui ont de plus en plus de maîtrise et de savoir-faire sont également susceptibles de passer elles aussi des contrats de gestion avec des entreprises publiques. C’est notamment une orientation préconisée au cours des dernières années par le FCE.

Le rôle des entreprises privées algériennes pourrait cependant aller au-delà du PPP au sens strictement technique de son acception et la tripartite de samedi prochain pourrait bien également évoquer, selon nos sources, les perspectives ouvertes par une ancienne connaissance. Il s’agit du fameux article 66 de la loi de finance 2016 qui, à son époque, avait fait couler beaucoup d’encre. L’une des mesures les plus controversées de la loi de finance 2016 était contenue dans son article 66. Il avait pour objectif de créer pour la première fois une « minorité de blocage », à hauteur de 34% du capital, qui restera entre les mains de l’État en cas de privatisation d’une entreprise publique. Une disposition qui avait rapidement été interprétée par certains partis d’opposition comme une volonté de relancer la privatisation, voire le « bradage » des entreprises publiques.

En réalité, on n’a enregistré depuis l’adoption de ce nouveau texte, voici près de deux ans, aucune opération de privatisation connue. La tripartite de samedi prochain donnera-t-elle le signal, voire le « feu vert » pour un démarrage de ces opérations dont Ahmed Ouyahia lui-même constatait, en substance,  oici quelques mois, qu’elles ont été interrompues depuis 1997 et qu’il n’y a pas de raisons de garder dans le giron de l’État « des hôtels et des minoteries » ?

  • Les derniers articles

close