Le Parti des Travailleurs (PT) a exprimé sa « surprise et son inquiétude » après la diffusion d’un message du président Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion de la Journée du Savoir, qui coïncide avec le 16 avril de chaque année, évoquant le sunnisme du peuple algérien.

« Cette précision étrange, une première dans la politique algérienne, soulève bien des interrogations. En effet, l’Algérie, peuple et État, ne saurait s’impliquer dans les conflits communautaristes inter-musulmans. Le rédacteur de la lettre semble s’aligner sur la politique de l’Arabie saoudite qui cherche à dresser les pays de la région sur une base religieuse extrêmement dangereuse opposant les sunnites aux chiites », estime le Parti de Louisa Hanoune, dans un communiqué publié ce mercredi 18 avril.

Dans son message, le président Bouteflika relève que « l’unité du peuple algérien sunnite » est, aujourd’hui, confrontée « à des idées qui nous sont complètement étrangères et à d’effrayantes thèses religieuses qui ont été, dans un passe très proche, source de fitna ».

« L’Iran n’est pas notre ennemi »

« Nous l’affirmons, l’Iran n’est pas notre ennemi, les ennemis des peuples de la région et du monde, ce sont les impérialismes et leurs laquais locaux. Le dernier sommet arabe (qui s’est tenu en Arabie saoudite) vient confirmer que la Ligue arabe est devenue le repaire de la trahison et la compromission. Par conséquent, y siéger c’est accepter le nivellement vers le bas de nos principes, l’aliénation de notre politique étrangère », prévient le PT qui qualifie de « honteuse » la déclaration finale du Sommet arabe.

Le PT dénonce aussi « l’agression américano-franco-britannique contre la Syrie » sous « les prétextes fallacieux d’utilisation de gaz toxique ». « Cette agression établit que pour l’impérialisme US et ses supplétifs, il est hors de question que le terrorisme soit vaincu en Syrie car il sert leurs stratégies et intérêts et dans le même temps agresser la Syrie, c’est détourner l’attention des massacres sionistes qui ont provoqué la colère des peuples y compris aux USA et en Europe. Et cette agression intervient alors que la prétendue coalition arabe sous la direction de l’Arabie saoudite intensifie son œuvre de destruction du Yémen en défense des intérêts et plans US dans la région », souligne le PT.

Le parti de Louisa Hanoune condamne « tous les valets arabes » qui ont applaudi les bombardements occidentaux contre la Syrie et considère que « les regrets » exprimés par le Premier ministre Ahmed Ouyahia (samedi 14 avril lors d’une conférence de presse à Alger) « sont humiliants car en rupture avec les traditions et principes de notre pays opposé aux agressions extérieures ».

Recourir « à toutes les formes de résistance »

« La position officielle algérienne ne saurait être adaptée aux trahisons de régimes arabes inféodés à l’impérialisme et amis des hordes sionistes (…) Le peuple palestinien a le droit légitime de recouvrer toute sa terre incluant les territoires de 1948 pour y fonder son État avec El Qods – toute El Qods – comme capitale, par le recours à toutes les formes de résistance, tout comme l’a fait le peuple algérien pour arracher son indépendance. C’est la condition pour la restauration de la paix dans la région », déclare-t-il.

Sur un autre registre, le Parti des Travailleurs dénonce « l’arrestation arbitraire », suite à « une condamnation sans preuves » dans « une parodie de procès », de l’ex-président brésilien Lula Inacio Da Silva (gauche).

Selon le PT, « ces développements gravissimes » au Brésil sont « la continuité du putsch organisé en 2015 contre la présidente Dilma roussef par un système judiciaire hérité de la dictature et un parlement dont 30% des membres sont concernés par des affaires de corruption ».

Se retirer de l’Accord d’association avec l’UE

Au plan interne, le PT accuse le gouvernement de mener « une politique chaotique » et antisociale que traduit notamment la programmation du projet de loi « rétrograde et désertificateur » portant Code de la santé (à l’APN).

Le parti de Louisa Hanoune critique, par ailleurs, les pressions européennes sur l’Algérie après la mise en vigueur de mesures limitant les importations. Il considère que « les pressions et menaces émanant de responsables de l’UE (Union européenne) doivent aussi trouver comme réponse une résistance franche, et qui traduit la défense assumée de la souveraineté du pays dans ses choix économiques ».

Le PT suggère, à cet effet, l’application de l’article 11 de l’Accord d’association qui stipule que « toute partie a le droit de se retirer de l’accord d’association lorsque la balance de paiement de son pays est déficitaire. Or, c’est le cas pour notre pays depuis 4 ans ».

Enfin, le PT réitère son appel pour l’élection d’une Assemblée nationale constituante qui est « à même de préserver le pays du chaos ».