Économie

Le pétrole américain au plus bas depuis 1986

Le pétrole poursuit sa dégringolade. Ce lundi 20 avril, le baril américain de WTI est tombé à 10,34 dollars, soit son plus bas niveau depuis 1986.

Vers 17 heures, le baril de WTI pour livraison en mai s’effondrait d’environ 40,78% à 10,82 dollars, dix minutes après avoir atteint 10,34 dollars. À titre de comparaison, il valait environ 114 dollars en 2011. Il s’agit de la plus forte baisse journalière jamais enregistrée par Bloomberg dont les données remontent à 1983. De son côté, le baril de Brent de la mer du Nord, était moins affecté, mais il est redescendu sous 27 dollars, à 26,65 dollars vers 17h20.

Les experts expliquent cette chute par le fait que les capacités de stockage aux Etats-Unis s’approchent la saturation face à une demande anéantie par la pandémie de coronavirus. Le monde déborde d’or noir à ne plus savoir quoi en faire. N’importe quel oléoduc ou tanker en mer est utilisé comme réserve de pétrole. Les prix de location des navires ont d’ailleurs flambé passant de 30.000 dollars par jour à plus de 150.000 dollars.

Le baril subit de plein fouet l’effondrement de la demande en raison des mesures de confinement pour endiguer la propagation du coronavirus. Selon les premières estimations, la consommation de pétrole dans le monde a chuté de 20 millions de barils par jour (mb/j) et jusqu’à plus de 30 mb/j pour les plus pessimistes. Avant la pandémie, le marché tournait autour des 100 mb/j.

Les marchés du pétrole n’en finissent donc pas de plonger alors que les restrictions de déplacements dans de nombreux pays et la paralysie de nombreuses économies à cause de la crise du coronavirus ont fait fondre la demande, d’autant qu’une profonde récession s’annonce dans le monde.

Côté offre, le marché a été inondé de pétrole à bas coût après que l’Arabie Saoudite, membre éminent de l’Opep, a lancé une guerre des prix avec la Russie pour obtenir un maximum de parts de marché. Les deux pays ont mis un terme à leur différend au début du mois en acceptant, avec d’autres pays, de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour pour stimuler les marchés touchés par le virus. Mais les prix ont continué à dégringoler quand il est devenu clair que les réductions promises ne suffiraient pas à compenser la chute massive de la demande.

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