Les cours du pétrole ont terminé en forte hausse mercredi après la baisse marquée des stocks de brut aux Etats-Unis tandis que des informations sur l’annulation de l’entrée en Bourse du géant pétrolier saoudien Aramco ont été accueillies sans réaction notable.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a gagné 2,15 dollars pour terminer à 74,78 dollars (+2,96%) sur l’Intercontinental Exchange (ICE).
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, a pris 2,02 dollars pour clôturer à 67,86 dollars (+3,07%).
En hausse pour la cinquième séance de suite, les prix du pétrole ont profité de l’annonce d’un recul plus important que prévu des réserves commerciales de brut aux Etats-Unis (-5,8 millions de barils).
« Ce n’est pas une grande surprise après le bond observé la semaine précédente, dans la mesure où les raffineries continuent à fonctionner à une cadence très élevée et que les importations ont fortement diminué », a souligné Matt Smith de ClipperData. Mais l’ampleur de la baisse a pu étonner certains investisseurs.
Les stocks d’essence et d’autres produits distillés ont eux augmenté, ce qui « est un signe un peu inquiétant car à cette période de l’année, à la fin de la saison des grands déplacements en voiture pour les vacances, les stocks devraient être en train de diminuer », a remarqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates.
Mais « ils devraient se stabiliser quand les raffineries ralentiront la cadence à l’automne », a avancé M. Smith.
Les investisseurs ont par ailleurs peu réagi aux informations de l’agence Reuters selon lesquelles l’Arabie saoudite a décidé de renoncer à l’introduction en Bourse de son géant pétrolier Aramco.
« Ce n’est pas une grande surprise pour les observateurs du marché car cette opération était sans doute trop grosse et trop compliquée à mener à bien », a commenté Phil Flynn de la maison de courtage Price Futures Group. « Le royaume saoudien n’est pas forcément connu pour sa transparence, ce qui peut poser problème quand une entreprise veut être cotée sur les marchés », a-t-il remarqué.
L’abandon de ce projet signifierait surtout selon lui que les Saoudiens « vont continuer à avoir les mains libres pour contrôler le niveau de leur production » et ainsi influencer les prix du marché, a estimé le spécialiste.
« Les Saoudiens ont beaucoup oeuvré au cours des 18 derniers mois pour faire remonter les cours du pétrole et être en bonne position avant une éventuelle entrée en Bourse », a rappelé de son côté Matt Smith.
« Ils vont sans doute vouloir continuer à maintenir les prix à un niveau élevé puisqu’ils ne vont pas récolter l’argent qu’ils espéraient en entrant en Bourse et que leur budget reste en conséquence très dépendant des cours du pétrole », a-t-il noté.