Économie

Le pétrole frôle la barre des 40 dollars, porté par la perspective d’un accord

Le cours du baril de Brent, pétrole de référence du Sahara Blend algérien, flirtait ce mardi matin avec la barre des 40 dollars, porté par la perspective d’un accord d’extension de la réduction historique de la production sur le point d’être décidée par l’Opep et ses partenaires.

Le Brent s’établissait vers 10h heures d’Alger aux alentours de 39,50 dollars, en hausse de 2,3% par rapport à son prix de clôture la veille. Le baril WTI américain s’établissait quant à lui aux alentours de 36,3 dollars, en hausse de 2,2% par rapport à son prix de clôture.

Le regain des cours de pétrole est porté par la perspective imminente de voir l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des pays partenaires non-membres s’entendre sur l’éventualité de prolonger l’accord de réduction historique de la production de pétrole pour au moins un mois ou deux.

Les pays de Opep+ ont conclu le mois dernier un accord visant à réduire leur production de près de dix millions de barils journaliers durant les mois de mai et juin afin de faire face à l’effondrement des cours de pétrole principalement causé par la pandémie du coronavirus Covid-19. La réduction devait s’établir ensuite à 7,7 millions de barils par jour de juillet à décembre, puis à 5,8 millions de barils de janvier 2021 à avril 2022.

Lancées par l’Arabie saoudite, des discussions sont en cours afin que la réduction historique de la production de 9,7 millions de barils par jour devant prendre fin en juillet soit prolongée jusqu’à la fin de l’année 2020. Une telle mesure a cependant fait face à la réticence par la Russie, notamment par les principales compagnies pétrolières russes qui ont estimé que la Russie devrait attendre de voir les niveaux de la demande pétrolière une fois que les compagnies aériennes reprendront du service à la fin de la crise sanitaire mondiale.

Un compromis semble cependant être en train de se concrétiser visant à maintenir ces coupes de production pour un ou deux mois supplémentaires.

« Si l’OPEP + peut s’entendre sur une prolongation de trois mois des réductions de production actuelles, il y a de fortes chances que le marché passe d’une grave surabondance pétrolière ce trimestre à un déficit d’approvisionnement au troisième trimestre », a indiqué Howie Lee, économiste à Oversea-Chinese Banking Corp. à Singapour, cité par Bloomberg. Une telle mesure contribuerait à pousser le Brent vers 40 dollars le baril, a-t-il avancé.

Un avis partagé par Vivek Dhar, analyste pour la banque australienne Commonwealth Bank cité par CNBC, qui estime qu’une extension de l’accord pourrait pousser les prix du pétrole à 40 dollars, mais qu’il faudrait respecter cet engagement afin de maintenir des prix de pétrole plus élevés.

« La Russie sera l’obstacle clé de toute extension, et il est peu probable qu’ils s’entendent sur une extension qui va au-delà de quelques mois », ont estimé quant à eux les analystes de la banque néerlandaise ING.

Les plus lus