Les cours du pétrole ont terminé en baisse mardi, fragilisés par l’attitude moins intransigeante que prévu de Washington dans la mise en oeuvre de ses sanctions contre le pétrole iranien.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a cédé 1,04 dollar pour terminer à 72,13 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour le contrat de décembre a perdu 89 cents pour clôturer à 62,21 dollars, son plus bas niveau depuis avril.
Après avoir flambé début octobre dans l’anticipation des sanctions américaines visant Téhéran, les prix du brut ont flanché: le Brent a depuis perdu 16,4% et le WTI 18,6%.
Et le prix des barils continue de baisser depuis l’entrée en vigueur lundi de ces mesures punitives, qui apparaissent finalement moins rigoureuses qu’annoncé.
Les Etats-Unis ont d’une part accordé des exemptions temporaires à huit pays.
Le président américain a par ailleurs déclaré: « je pourrais ramener le pétrole iranien à zéro immédiatement mais je ne veux pas créer un choc sur le marché, je ne veux pas faire monter les prix ».
« L’idée que les sanctions s’étaleront dans le temps pour éviter des pics de prix ont atténué les craintes d’un manque d’offre », a remarqué Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.
« Le fait que Donald Trump semble vouloir dans l’immédiat ralentir la mise en oeuvre des sanctions participe aussi à la faiblesse des cours », a estimé Kyle Cooper, d’IAF Advisors.
Reste que l’équilibre entre l’offre et la demande au quatrième trimestre pourrait être délicat.
La production de plusieurs pays a en effet beaucoup progressé ces dernières semaines, l’Arabie saoudite et la Russie cherchant en particulier à compenser la perte des barils iraniens.
Les extractions d’or noir sont aussi à un niveau record aux Etats-Unis et l’agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a, mardi, révisé à la hausse ses prévisions pour 2019, à 12,1 millions de barils par jour.
Mais la récente chute des prix du pétrole devrait à la fois « redynamiser la demande » en énergie et « ralentir la production à venir de pétrole de schiste américain », a estimé Phil Flynn, de Price Futures Group.
Aussi, si Donald Trump est parvenu à faire pression sur les prix du brut, et donc du carburant à la pompe, juste avant les élections législatives de mardi en incitant Ryad à augmenter sa production, en vendant une partie des réserves stratégiques des Etats-Unis et en allégeant la réglementation sur l’industrie pétrolière, « le marché va devoir faire face à une situation plus tendue cet hiver », a avancé le spécialiste.
Dans ce contexte incertain, les marchés observeront les données hebdomadaires sur les réserves américaines de brut, en hausse au cours des six dernières semaines.
Pour la semaine achevée le 2 novembre, les analystes s’attendent à ce que l’EIA fasse état d’une nouvelle hausse des stocks de brut de 2 millions de barils, d’une baisse de 1,7 million de barils des stocks d’essence et d’une baisse de 2 millions de barils des stocks de produits distillés (fioul de chauffage et gazole), selon la médiane d’un consensus compilé par l’agence Bloomberg.