Économie

Le pétrole reprend des couleurs : le Brent flirte avec les 35 dollars

Le cours du baril de Brent, pétrole de référence pour le Sahara Blend algérien, s’établissait ce lundi aux alentours de 35 dollars, en hausse de 7% par rapport à son prix à l’ouverture du marché, porté par la perspective d’une reprise de la demande à mesure que les pays relancent leurs économies après plusieurs semaines de confinement, rapportent plusieurs médias.

Le baril américain de WTI pour livraison en juin connaissait quant à lui une hausse de plus de 10% à New York par rapport à la clôture de vendredi, aux alentours de 32 dollars, repassant ainsi pour la première fois en deux mois au-dessus de la barre des 30 dollars. Le regain des prix du pétrole a notamment été encouragé par l’annonce que la demande de pétrole est en passe de retrouver ses niveaux d’avant-crise en Chine.

La consommation d’essence et de diesel a en particulier complètement retrouvé ses niveaux d’avant-crise dans ce pays, rapporte le média américain Bloomberg. La Chine est le deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde, derrière les États-Unis. La consommation chinoise avait chuté de plus de 20% avec l’instauration des mesures de confinement dans ce pays à l’origine de la pandémie du coronavirus Covid-19.

Mais depuis quelques jours, les raffineurs de Chine « achètent tout ce qui passe sous leurs yeux », affirme la même source. La consommation en Chine serait ainsi actuellement d’environ 13 millions de barils par jour, alors qu’elle était à titre de comparaison de 13,4 millions en mai 2019 et de 13,7 millions en décembre dernier.

La consommation de carburants en Inde est également repartie à la hausse, alors qu’elle était au plus bas depuis douze ans. En un mois, la consommation de diesel a notamment augmenté de 75%, tandis que l’essence est en progression de 72%. La demande de kérosène a quant à elle doublé.

« Les cours pétroliers profitent de la fièvre acheteuse sur les marchés, à la veille de l’échéance de juin », explique Vincent Boy, analyste marché chez le courtier IG cité par TradingSat. « En effet, la baisse des restrictions (liées aux déconfinements progressifs à travers le globe, NDLR) fait espérer une progression de la consommation de brut et permet de réduire les craintes concernant le stockage et d’appuyer ainsi la poursuite de la hausse des prix », indique l’analyste.

Bien que les signes de reprise de la demande sont encourageants, les cours du pétrole bénéficient surtout de la baisse de la production pétrolière dans le monde. Outre l’accord historique de réduction de pétrole décidé par l’Opep+, le nombre de puits en activité aux États-Unis a chuté pour la neuvième semaine d’affilée, à des niveaux jamais atteints depuis plus d’une décennie. Les stocks au centre de stockage clé de Cushing, en Oklahoma, ont pour leur part diminué pour la première fois depuis fin février.

« Les investisseurs restent coincés entre de meilleures nouvelles sur le virus et la relance, d’une part, et les bénéfices et la réalité économique, d’autre part », analyse Esty Dwek, responsable des stratégies de marché de Natixis Investment Managers Solutions, cité par Les Echos. « Le sentiment est devenu plus fragile ce mois-ci par rapport à l’optimisme d’avril », précise la stratégiste.

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