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Le président de la Haute instance de surveillance des élections veut plus de prérogatives

Le président de la Haute instance de surveillance des élections veut plus de prérogatives

Abdelwahab Derbal, président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), a souhaité que son institution soit dotée de plus de prérogatives.

« Je soutiens tous ceux qui ont formulé cette demande (…) la loi nous permet d’intervenir dans le cas de constat prouvé de non neutralité de l’administration dans le vote. Nous pouvons même recourir à la justice. Cela dit, nous ne jouons pas le rôle du magistrat instructeur », a-t-il déclaré à la Chaîne Une de la radio nationale, ce dimanche 20 janvier.

La HIISE est, selon lui, toujours en cours de constitution bien qu’elle ait déjà supervisé deux consultations, les législatives et les locales de 2017. « La constitution de cette instance exige beaucoup de travail, de patience et de réformes. Nous sommes qu’au début de la construction de la doctrine de l’instance », a-t-il noté.

 M. Derbal a plaidé pour l’établissement d’une relation permanente entre l’instance et son environnement, à commencer avec le citoyen« candidat ou électeur ». « La mission de tous sera de veiller à la propreté et à l’honnêteté des élections. Nous devons avoir des rapports équilibrés avec les ministères de l’Intérieur et de la Justice ainsi que les médias », a-t-il dit.

« Nous  respectons le candidat qui gagne les élections avec propreté  »

« Notre collaboration étroite avec le ministère de l’Intérieur a fait dire à certains que l’instance dépend de ce ministère. Ce ministère nous consulte avant toute promulgation de texte réglementaire. Nous émettons nos observations à partir de nos précédentes expériences. Leur responsabilité, la nôtre et celle des partis est d’arriver à organiser des élections qui seront source de satisfaction pour tous (…) Nous respectons le candidat qui gagne les élections avec propreté, même si on n’est pas d’accord avec lui », a-t-il appuyé.

Le président de la HIISE a souhaité que les fonctionnaires qui travaillent sur l’épuration du fichier électoral national, après les différentes révisions des listes, soient formés pour ce genre de mission.

« Cette opération n’est pas compliquée. Après son indépendance, le Congo n’avait pas de listes électorales. En trois mois, il a pu en établir (…) Tout le monde doit être rassuré par rapport au fichier électoral qui est à la base de tout, c’est le pilier de la kheïma », a-t-il insisté.

Selon lui, la France a, à l’époque coloniale, commis un crime en Algérie en maltraitant les fichiers d’état civil. « Relisez ce qu’a fait la France dans l’état civil en Algérie entre les deux guerres mondiales ? Elle a dénaturé les noms de familles et les appartenances et introduit la ségrégation entre les Algériens », a-t-il relevé.

« Parler des failles dans les lois ne doit pas devenir un tabou »

La HIISE va, selon lui, se concentrer sur le corps électoral, les recours et l’amélioration des textes de loi.

« Il ne s’agit pas uniquement de la loi portant régime électoral (de 2016), mais tout ce qui a trait à l’opération électorale comme moyens légaux et réglementaires ainsi que les décrets exécutifs. Il faut y apporter des précisions. Ce n’est pas forcément le travail de l’instance. Notre rôle est d’améliorer les textes. Et pour y arriver, il faut mettre le doigt sur les failles, les vides et les aspects négatifs », a-t-il précisé, en estimant que l’application sur le terrain de la loi dévoile ses failles.

« Dans nos deux précédentes expériences, nous avons découvert des carences. Nous en avons fait état. La loi est le résultat d’un effort humain. Par nature, elle doit être améliorée continuellement. Quand on dit que des failles existent dans la loi, nous n’avons pas insulté le législateur. Nous-mêmes au sein de l’instance, avons constaté que nous avons commis des erreurs. Parler des failles dans les lois ne doit pas devenir un tabou. Nous surveillons toutes les parties qui interviennent dans l’opération électorale et nous veillons à l’application de la loi. Toutes les parties sont tenues d’appliquer la loi. Quand tout le monde se conformera à la loi, nous aurons de meilleurs résultats », a soutenu Abdelwahab Derbal.

 Il a rappelé que légalement les recours peuvent être introduits de la déclaration de candidature au dépouillement des bulletins. « Est-ce que les recours ont donné des résultats au moment voulu ? Ont-ils contribué à établir la confiance ou, au contraire, ont fait rater des occasions ? Tout cela a besoin d’être revu », a-t-il préconisé.

La convocation du corps électoral pour la présidentielle du 18 avril 2018 est, selon lui, intervenue dans les délais légaux.  « Dans les normes internationales de monitoring électoral, le respect des rendez-vous électoraux est considéré comme une première condition. Le pays construit la démocratie. Avec le temps, beaucoup de choses seront « pliées » et des réformes introduites », a-t-il dit.

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