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Le prochain président algérien sera « une figure de compromis », estime le cabinet Jane’s

Le prochain président algérien sera « une figure de compromis », estime le cabinet Jane’s

Le cabinet de renseignement de défense britannique IHS Jane’s a estimé dans un rapport qu’il n’y a actuellement « aucun candidat évident » pour l’élection présidentielle de 2019, mais que l’objectif du pouvoir est de « sécuriser une succession présidentielle incontestée avec une figure de compromis qui fournirait une haute continuité politique ».

« Il n’y a actuellement aucun candidat évident pour l’élection présidentielle de 2019 et aucune indication claire si le président Abdelaziz Bouteflika, qui est en mauvaise santé, se présentera pour un cinquième mandat », a indiqué le cabinet britannique dans un rapport sur la situation politique en Algérie datant du 23 mai dernier, dans lequel il soutient que « les problèmes structurels, comprenant une dépendance aux hydrocarbures pour les réserves de change, le fort taux de chômage des jeunes, et un secteur privé rachitique sont les principaux moteurs de risque d’instabilité ».

« Le président Abdelaziz Bouteflika et son cercle ont utilisé le quatrième mandat pour consolider le pouvoir autour de la Présidence, notamment par la dissolution du puissant DRS. Bien que présenté comme une avancée vers un État civil, cela n’aurait pu être fait sans le soutien de l’armée », rappelle Jane’s, soutenant que par conséquent « ceci ne doit pas être vu comme étant une avancée sérieuse vers une réforme démocratique ».

« À la place, toute réforme aura probablement pour objectif de séduire les différents partis du Parlement avec l’objectif de sécuriser une succession présidentielle incontestée avec une figure de compromis qui fournirait une haute continuité politique », analyse le cabinet.

Pour Jane’s, « les enquêtes de corruption pourraient continuer à être utilisées pour ébranler les rivaux politiques, à la différence notable que celles-ci seraient déclenchées sous auspices de la Présidence plutôt que du DRS », avance-t-on.

« Tout changement politique significatif devra probablement avoir lieu dans le cas improbable de protestations massives contre le gouvernement qui le forceraient à faire des concessions », estime par ailleurs le cabinet de renseignement britannique. Jane’s estime dans ce cadre que compte tenu des difficultés du pouvoir à acheter la paix sociale depuis la chute des cours du pétrole, « il y a une haute probabilité d’émeutes et protestations spontanées sur des sujets tels que le chômage, les conditions de travail ou les réductions des subventions ».

« Si les protestations venaient à s’intensifier ou être coordonnées à l’échelle des grandes villes, impliquant des dizaines de milliers de personnes ou le blocage d’infrastructures clés telles que les ports, l’armée aura à décider d’utiliser ou non la force pour réprimer ou pour congédier le pouvoir civil et convoquer de nouvelles élections », conclut IHS Jane’s.

 

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