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Le procureur adjoint de Sidi M’Hamed sanctionné et muté dans le sud

Le procureur adjoint de Sidi M’Hamed sanctionné et muté dans le sud

Le procureur adjoint près le tribunal de Sidi M’Hamed à Alger, Mohamed Belhadi, sorti de l’anonymat après son plaidoyer dimanche en faveur de la relaxe d’une vingtaine de « hirakistes » et pour l’indépendance de la justice, a été muté à Guemar au sud-est du pays, ont révélé, ce mercredi 11 février, l’avocat Me Nouredine Ahmine et le magistrat Sadedin Merzoug.

« L’histoire va noter qu’un juge s’est libéré de la soumission au régime et s’est joint au peuple. C’est à propos de Mohamed Belhadi, muté à la Cour de Guemar, que je parle », a écrit l’avocat sur son compte Facebook. « Les tenants du pouvoir viennent de confirmer leur mépris du sud de l’Algérie et par ricochet, le mépris de sa population ! », ajoute-t-il par ailleurs.

Mohamed Belhadi été auditionné, lundi, par l’inspection générale du ministère de la Justice. Mardi, le Club des magistrats s’était insurgé contre cette audition. « La démarche de l’inspection générale du ministère de la Justice est une entrave au processus d’indépendance de la justice et une menace à la sécurité professionnelle et constitutionnelle des magistrats. Cela démontre, encore une fois, la mainmise de l’Exécutif sur le pouvoir judiciaire avec l’intention avérée de terroriser les magistrats et de contester leur droit de s’exprimer librement », a-t-il réagi dans un communiqué rendu public.

Pour sa part, le Syndicat national des magistrats (SNM) a réagi, ce mercredi, à la décision de muter Mohamed Belhadi. Dans un communiqué signé par son président Isaad Mabrouk, le SNM a notamment rappelé au ministre  de la Justice Belkacem Zeghmati que la décision de muter les magistrats est une prérogative du Conseil supérieur de la magistrature. Le SNM appelle le ministre à « revenir sur sa décision de muter leur collègue et de cesser ces pratiques qui nous rappellent l’ancienne période ».

Dimanche 9 février, Mohamed Belhadi avait, dans son réquisitoire, demandé la relaxe de 16 manifestants arrêtés lors des manifestations du 48e vendredi à Alger, le 17 janvier dernier. Le magistrat avait également plaidé pour l’indépendance de la justice. « Les Algériens marchent d’un pied ferme vers l’Algérie nouvelle, une Algérie où la justice sera libre et indépendante. Les Algériens scandent des slogans réclamant une justice libre et indépendante. Pour cela, j’assume mes responsabilités en tant que représentant du parquet. En concrétisation du principe de l’indépendance de la justice, et pour qu’on ne dise pas qu’on fonctionne avec les injonctions d’en haut, le parquet demande la relaxe ».

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