Politique

Le soutien de Abdelaziz Rahabi aux journalistes qui dénoncent la censure

L’ancien ministre de la communication et diplomate, Abdelaziz Rahabi, a exprimé ce mercredi 9 octobre son soutien au collectif de la radio nationale qui a dénoncé mardi la résurgence de la censure dans le traitement de l’information.

« Au collectif de la radio algérienne, tout mon soutien dans son action pour une information équilibrée et de qualité. Il y va de la crédibilité du média et de leur dignité en leur qualité de citoyens », écrit Abdelaziz Rahabi sur son compte Twitter. « Ils sont dans le sens de l’histoire de l’Algérie », ajoute-il, dans un clin d’œil au mouvement populaire qui s’exprime depuis février et réclamant la « liberté » et le « changement de système ».

Ce soutien du diplomate aux journalistes de la radio intervient alors que beaucoup d’hommes politiques, notamment les postulants à la candidature, se complaisent dans un silence assourdissant face à la répression et aux multiples pressions qui s’exercent sur les médias.

Dans un entretien accordé il y a deux jours à TSA, Abdelaziz Rahabi a décrit une situation chaotique des droits de l’Homme et de la liberté d’expression. « Incontestablement, sur la question des droits fondamentaux comme la liberté d’expression, nous vivons une période pire que celle vécue sous l’état de siège. Les tenants du pouvoir ont des réflexes sécuritaires mais ne réalisent pas que cet épouvantail est peu mobilisateur dans des situations de crise interne et que la nature de la crise est purement politique et sa solution l’est forcément », a-t-il dit.

« En Algérie, la demande de démocratie est endogène, elle n’est pas d’essence étrangère et n’est pas une menace pour nous pas plus que pour l’étranger. En situation de crise, le respect de droits de l’Homme est l’instrument de mesure le plus révélateur de la volonté politique des dirigeants qui privent chez nous des opposants de liberté et réduisent le reste au silence en contrôlant les médias publics et privés », a-t-il ajouté.

Abdelaziz Rahabi, qui a décidé de ne pas se présenter aux prochaines élections, estime que les Algériens ne se rendront pas aux urnes sans la mise en place d’un climat d’apaisement. « Je reste attaché à la plate-forme d’Ain Bénian, car elle représente à mon sens un début, à la fois complémentaire et consensuel d’un dialogue global, après le rétablissement de la confiance et la mise en place d’un climat propice, car le citoyen ne votera que si ces conditions sont réunies, étant en dernière instance l’ultime arbitre », a-t-il expliqué.

Mardi, les journalistes de la radio nationale ont fait état d’un retour de la censure après une timide ouverture dans la foulée du « hirak » en février dernier. « Depuis plusieurs semaines, nous assistons à une résurgence de la censure dans le traitement de l’information. Les couvertures des événements liés au mouvement populaire sont scrupuleusement surveillées, écoutées, les papiers diffusés, sont repris, censurés. Des revendications plus profondes sont exprimées sans trouver d’écho », a affirmé le collectif dans une lettre ouverte rendue publique.

« La liberté de la presse est un principe fondamental que nous refusons de nous voir confisquer », ont soutenus les journalistes avant d’assurer que « notre radio n’est la chasse gardée d’aucun pouvoir, mais au service public exclusif ».

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