Le nombre de cas confirmés à la Covid-19 par scanner a connu depuis quelques jours « une légère flambée » en Algérie, affirme le Pr Mourad Benallegue, chef de service d’imagerie médicale au CHU Nafissa Hamoud (ex-Parnet) à Alger.
« Notre service prend en charge les malades suspects et/ou infectés. Malheureusement, ces derniers temps j’ai remarqué une augmentation du nombre de malades. Il y a une légère flambée. Depuis le 8 avril à ce jour, nous avons réalisé 874 scanners dont 282 étaient positifs. Ce qui m’a frappé essentiellement c’est la jeunesse des patients atteints. Sur pratiquement ces 900 malades, il y a une centaine de jeunes âgés de 20 ans, et 101 personnes sont âgées de 40 ans », détaille Pr Benallegue au site Esseha.com.
Le service dirigé par Pr Benallegue reçoit des malades de tout l’est algérois : de Meftah, de Reghaia, Rouiba, Thenia… Des malades qui viennent même en familles.
Le Pr Benallegue « reproche » d’ailleurs à certains de ses collègues d’envoyer des malades asymptomatiques pour un dépistage au scanner au moment où son service connait une surcharge.
« Nous sommes débordés et nous ne pouvons pas prendre en charge tout le monde. J’ai aménagé une plage horaire de 12h à 16h (spéciale Covid, Ndlr), malheureusement les malades viennent en familles et veulent tous passer en même temps. Ce qui n’est pas possible d’où leur reprogrammation pour le lendemain. Car il faut d’abord nettoyer, car l’hygiène est primordiale. En plus, la matinée nous la consacrons aux autres pathologies, nous n’en négligeons aucune afin d’éviter qu’il y ait des dégâts collatéraux », insiste le professeur qui interpelle les Algériens afin de prendre au sérieux le danger que représente cette épidémie qui a fait 724 morts pour 10 382 infections jusqu’à mardi 9 juin.
« Je lance un appel à nos compatriotes et concitoyens afin de prendre au sérieux cette épidémie. Elle n’est pas une invention. Et malheureusement, il y a des décès. Il ne s’agit pas d’un rhume passager », souligne Pr Benallegue qui, par ailleurs, rend hommage aux praticiens de la santé emportés par la Covid-19 dans l’exercice de leur profession, dont le Pr Sid Ahmed Mahdi chef du service chirurgie à l’hôpital de Blida.
