Économie

Les concessionnaires auto saisissent le médiateur de la République

Le groupement des concessionnaires automobiles (GCA) souhaite une solution urgente à la situation de statu quo qui caractérise la filière automobile en Algérie, sur fond de suspension des importations et d’arrêt de l’assemblage.

Le CGA a adressé ce lundi une lettre au médiateur de la République, Brahim Merad, lui demandant d’intervenir auprès des commissions techniques et de recours du ministère de l’Industrie pour répondre le plus rapidement aux doléances des concessionnaires automobiles.

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Au début du mois de décembre dernier, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, avait promis que le cahier des charges de la filière automobile allait être fin prêt en ce mois de janvier. Mais le document n’est toujours pas prêt.

Les concessionnaires engagés dans des dépenses incompressibles, perdent patience. « Le retard enregistré dans la réponse aux dossiers comme fixé à 20 jours, bien que les candidats (à l’importation des véhicules) ont investi dans la réalisation des sièges, des garages et des showrooms en sus d’avoir recruté des salariés qui reçoivent leur salaire mensuellement, leur causant des pertes incommensurables, a dépassé la ligne rouge », écrivent les membres du GCA dans leur lettre au médiateur de la République.

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Des dommages évalués par le Groupement des concessionnaires automobiles algériens à 10 milliards de dinars. Cette situation d’impasse fait planer la menace d’une crise aigüe dans la filière avec en filigrane un arrêt total de l’activité et les pertes en emplois directs (30 000 postes) et indirects (120 000) qui en résulteraient, alerte le GCA. 

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« Pénurie de pièces de rechange »

Faisant le constat d’un marché automobile algérien qui connaît actuellement une pénurie aiguë et inédite de véhicules neufs, le GCA exhorte les pouvoirs publics à autoriser l’importation de voitures en vue de renouveler un parc national automobile « en état de décrépitude sans précédent ».

Une situation, poursuit le GCA, qui engendrerait une augmentation des accidents de la circulation aux conséquences humaines et financières incommensurables.

Le groupement des concessionnaires automobiles appelle «  à un traitement sérieux de ce dossier, surtout que la voiture n’est plus considérée comme un luxe mais un moyen de transport et un pendant névralgique de l’économie nationale ».

Au manque de voiture s’ajoute une pénurie des pièces de rechange automobile, souligne le GCA qui s’inquiète de l’importance que prend la contrefaçon dans ce domaine.

Un fléau qui rajoute au vieillissement des véhicules en circulation, tout en compliquant davantage la situation. « Trois années blanches sans véhicules importés ou assemblés localement, 5 ans sans la moindre importation avec une production infime des usines d’assemblage », autant de facteurs qui ont la part belle aux intermédiaires et à une flambée des prix sur le marché algérien de l’occasion, ajoute le GCA.

Le Groupement des concessionnaires est porté par l’espoir suscité par les annonces du président de la République en faveur de la levée du gel sur certains projets.     

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