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Le cri de détresse du FCE face aux fausses promesses du discours officiel

Le cri de détresse du FCE face aux fausses promesses du discours officiel

Ali Haddad et ses principaux lieutenants ont effectué récemment une série de déplacements à travers les wilayas du pays pour rencontrer les chefs d’entreprises. Les résultats de ces rencontres ont été partagés le 17 mai avec les membres du FCE lors d’une réunion au siège de l’organisation patronale.

Les conclusions, contenues dans le compte-rendu de la réunion, viennent contredire le discours officiel sur la nouvelle stratégie économique. Elles montrent à quel point le gouvernement n’a rien fait ces deux dernières années face à la crise. Le document pointe, en effet, la persistance de problèmes et de situation dénoncés régulièrement ces dernières années.

De retour à Alger, Ali Haddad a adressé une série de doléances au Premier ministre, note le compte-rendu. « Certaines doléances ont été rapidement prises en charge et d’autres sont à l’étude. Ainsi, une instruction de monsieur le Premier ministre a été adressée aux administrations et organismes concernés leur demandant de surseoir à la perception des impôts, taxes et cotisations sociales exigibles jusqu’au recouvrement par les entreprises du BTPH liées par des contrats de réalisation de projets publics des paiements qui leur sont dus », est-il écrit.

Problème : « Les administrations locales de la Cnas, au niveau de certaines wilayas, refusent d’appliquer l’instruction de monsieur le Premier ministre », affirme, plus loin, le document du FCE.

Plus généralement, le FCE semble pessimiste pour l’avenir : « Le président du FCE a toutefois recommandé aux opérateurs économiques du secteur du BTPH de s’adapter au changement du modèle économique algérien qui était soutenu par la dépense publique et de réfléchir à une reconversion d’activité pour garantir la pérennité de leurs entreprises ».

Le BTPH n’est pas le seul secteur touché par la crise et la bureaucratie. « Les déplacements du président du FCE ont permis de constater la persistance de la bureaucratie et des lenteurs administratives qui induisent le désinvestissement dans plusieurs régions du pays. Deux faits saillants étayent ce constat : les nouvelles procédures pour l’obtention d’autorisation d’approvisionnement en produits sensibles et la mise en œuvre de certaines dispositions du nouveau Code des investissements. L’administration n’ayant pas été formée est à l’origine de nombreux blocages », explique le document.

« L’accès au financement se pose toujours avec grande acuité aux opérateurs économiques notamment les PME, les TPE et les start-up », selon le FCE. Par ailleurs, « une grande tension subsiste sur l’offre foncière. Il existe un grand décalage entre le discours des officiels et la réalité sur le terrain », écrit le FCE, en référence aux discours de Bouchouareb. Le ministre de l’Industrie répète régulièrement que le problème du foncier a été définitivement résolu. Il en fait même un des éléments de son « bilan positif ».

« Les 43 zones industrielles annoncées par de hauts responsables n’ont toujours pas été réceptionnées ou ne sont pas correctement aménagées pour permettre aux entreprises d’être opérationnelles ; les entreprises sont en outre confrontées au problème d’obtention de l’acte de concession, du permis de construire ainsi que d’autres autorisations », affirme le rapport.

Selon le FCE, « les chefs d’entreprises sont désorientés par l’absence de stabilité juridique (changement fréquent des législations et réglementations) et les entreprises qui respectent les lois subissent la concurrence déloyale des acteurs de l’économie informelle ».

L’organisation patronale formule enfin une série de propositions. Il est peu probable qu’elle soit écoutée.

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